C’est un double défi, technique et architectural, qu’ont relevé les architectes de l’agence GO-A sélectionnée parmi plus de cent candidatures, pour réaliser l’extension et la restructuration en site occupé de l’Ecole supérieure du bois (ESB), à Nantes. « Le parti pris a été de donner une visibilité au bâtiment tout en démontrant les performances structurelles du bois », explique Johanne Guichard Floc’h, architecte associée de GO-A. « Dans les salles et couloirs, nous sommes toujours très proches de la matière ; et la structure apparente contribue à raconter l’histoire du bâtiment », ajoute-t-elle. Le squelette du nouveau bâtiment est composé d’un système poteaux-poutres en bois lamellé-collé capable de soutenir deux niveaux de plancher mixte bois-béton. Pour former la structure, huit poutres-treillis bois de 22 m sur 2,80 m ont été mises bout à bout et empilées sur deux niveaux. L’ensemble est posé en porte-à-faux de 9 m sur des poteaux Douglas en bipode ou tripode (avec des descentes de charges de l’ordre de 150 t). Une grande attention a été portée aux assemblages, à l’image des membrures de certaines pièces taillées manuellement, ainsi qu’au dimensionnement des éléments de structure, particulièrement fins. Le bâtiment est d’ailleurs sous haute surveillance : Francesca Lanata, enseignante-chercheur à l’ESB, a installé une centaine de capteurs pour contrôler son bon vieillissement d’un point de vue mécanique, dynamique et thermique. « C’est un projet à long terme qui nous offre un retour d’expérience unique et nous permettra de confronter les hypothèses de calcul », explique-t-elle.


