La ville nouvelle de l'Isle-d'Abeau doit abandonner son statut dérogatoire et entrer dans le droit public commun. Comment se prépare cette évolution vers une communauté de communes, voire d'agglomération, si les contours ne se limitent plus aux cinq communes actuelles ?
MICHEL-ANDRE DURAND : L'échéance n'est pas envisagée avant fin 2004. Néanmoins, les négociations sont engagées entre l'Etat et les collectivités locales au-delà des frontières de la ville nouvelle : un séminaire organisé cet été a réuni pas moins d'une centaine d'élus des 31 communes concernées. Elles ont débattu de la vocation, de l'organisation de ce territoire, ce qui constitue une ouverture ambitieuse par rapport à des approches qui, jusque-là, se cantonnaient aux aspects financiers et juridiques. Décision est prise d'élaborer d'ici à la fin de l'année un livre blanc constituant une esquisse du futur projet d'agglomération.
D'ores et déjà, les élus de ce territoire ont la volonté de mettre en oeuvre une politique commune dans le domaine des transports ?
Un syndicat, le Stuni, est créé dans ce but. Jusqu'alors cohabitaient deux autorités organisatrices, pour le secteur de Bourgoin et pour la ville nouvelle, et il n'existait pas d'interconnexion entre ces deux réseaux confiés à des opérateurs différents. Le processus enclenché doit aboutir à une fusion des deux entités et le choix d'un exploitant unique. Il est même question d'une démarche plus lourde d'élaboration d'un plan de déplacements urbains.
Quels sont les grands enjeux du Nord-Isère ?
La poursuite du développement économique, la maîtrise de l'expansion de l'habitat assortie de la nécessité de proposer une offre nouvelle même si la population reste stationnaire. Quant aux grands équipements, il faut renforcer le pôle d'enseignement supérieur, édifier un nouvel hôpital et un nouveau tribunal à Bourgoin. De même, il existe un projet de salle de spectacles de 500 places à Villefontaine qui pourrait se mettre à l'échelle de l'agglomération. Enfin, en matière de développement durable, il convient de veiller à la protection de la ressource en eau ; ce qui aura des conséquences sur la constructibilité de certains terrains.