Un nouvel outil pour redynamiser les centres-bourgs

Les concessions de revitalisation commerciale et artisanale sortent des limbes. Passé inaperçu lors du vote de la loi 3DS en février 2022, ce dispositif renforce les leviers sur lesquels peuvent jouer les politiques publiques de redynamisation des centres des villes petites et moyennes.

Réservé aux abonnés
commerce abandonné
Les concessions encadrées par la loi 3DS visent à lutter contre la vacance commerciale en centre bourg (ici, un hôtel en Seine-et-Marne).

Pour équilibrer les opérations de revitalisation commerciale et artisanale de leurs centres, les villes petites et moyennes vont pouvoir actionner un levier encore inutilisé à ce jour. La Scet a publié en octobre une notice explicative de ce dispositif méconnu de la loi 3 DS : « Faute de dénomination officielle, nous avons pris l’option de le qualifier de "concession de revitalisation commerciale et artisanale" », décrypte le rédacteur du document Arnaud Montarani, directeur territorial Centre Val-de-Loire de la filiale d’ingénierie de la Caisse des dépôts.

Rénovation d’immeubles commerciaux

Deux cas de figure conditionnent le droit à l’utiliser : avoir signé au préalable une opération de revitalisation du territoire ; ou avoir actionné un droit de préemption commerciale. Le champ des contrats se concentre sur l’immobilier et ses dépendances, parmi lesquelles peuvent figurer des bornes de recharge pour véhicule électrique. Mais les gros travaux de voirie sortent du domaine de ces nouvelles concessions qui visent à réagencer des bâtiments commerciaux, sans exclure l’introduction de fonctions accessoires, comme par exemple un logement à l’étage.

Grand avantage de la formule : le concessionnaire public ou privé peut bénéficier de subventions, souvent indispensables pour équilibrer les opérations nécessitant des travaux de remise à niveau. Ces aides peuvent provenir de l’autorité concédante – municipale ou intercommunale – aussi bien que d’autres personnes publiques.

Expériences probantes

Ces nouvelles concessions découlent de sept expérimentations couronnées de succès à partir de 2014 sous l’autorité de l’ancienne ministre Sylvia Pinel sous le nom de Crac, acronymes de Contrats de revitalisation artisanale et commerciale. Six des sept concessionnaires provenaient des Entreprises publiques locales. Ils avaient enregistré des résultats convaincants en terme de réduction de la vacance commerciale, en particulier à Orléans et Draguignan. 

Alors même qu’elle instituait les ORT, « la loi Elan n’a pas créé l’occasion de pérenniser l’outil contractuel Crac, qui a donc fait défaut entre 2018 et 2022 », retrace Arnaud Montarani. La loi 3DS a enrichi les Crac expérimentaux en permettant au concessionnaire de bénéficier d’une délégation du droit de préemption.

Redémarrage en vue

La Scet identifie une poignée de projets prêts à démarrer sur ces nouvelles assises juridiques. La filiale de la Caisse des dépôts compte sur le prochain congrès des Entreprises publiques locales, du 11 au 13 décembre à Cannes, pour stimuler l’appétit des villes petites et moyennes.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires