Une médiathèque béton taillée dans la masse

Equipement culturel -

Réalisée en béton pour son inertie thermique, la médiathèque de Frontignan (Hérault) présente quatre façades aux percements différents, mais toutes aux murs épais, insérant l’isolant entre deux voiles.

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Avec ses parois de béton clair griffées par l’empreinte de matrices en bois et creusées par de profondes embrasures, la future médiathèque de la communauté du bassin de Thau, à Frontignan (Hérault), évoque un ouvrage en pierre massive. Ce monolithe occupe la totalité d’une parcelle presque carrée d’environ 30 m de côté, sur le site d’une ancienne usine de soufre bientôt transformé en écoquartier. « Nous avons travaillé sur la masse, explique Jacques Garcin, l’un des architectes de l’agence Tautem. Nous sommes partis d’un bloc de béton brut que nous avons creusé. » Cette minéralité accorde l’ouvrage avec son environnement. Elle vise surtout à créer de l’inertie pour favoriser la régulation thermique du bâtiment.

Un bâtiment exemplaire

La future médiathèque a été certifiée HQE bâtiments tertiaires et BBC- Effinergie en phase conception. Elle a également obtenu la reconnaissance BDM (bâtiments durables méditerranéens) niveau Or. « La médiathèque étant au cœur d’un écoquartier, nous voulions un bâtiment exemplaire », souligne Carine Lorente, responsable du service moyens opérationnels à Thau Agglo.

La façade est constituée d’un double voile en béton enserrant un isolant rigide. Ce complexe de 42 cm se replie sur lui-même pour former une paroi d’un mètre d’épaisseur. Côté extérieur, les espaces dégagés entre ces plis permettent d’enfoncer les ouvertures pour piéger la lumière. Côté intérieur, ils dissimulent les gaines de ventilation et forment des niches qui accueilleront des bancs, des étagères et des bacs à livres. « Cette enveloppe épaisse intègre plusieurs fonctions, ce qui permet de minimiser les ouvrages secondaires et de dégager les espaces intérieurs », commente Julien Gavet, l’architecte chef de projet chez BMC2.

Chaque façade a fait l’objet d’un traitement spécifique. Côté nord, les vitrages, peu nombreux, sont placés dans le plan de l’isolant, presque au nu de la façade. Côté sud, ils sont au contraire enfoncés dans des embrasures aux parois biseautées qui font office de casquettes. La façade ouest est fendue par des ouïes de hauteur d’étage qui ne laissent entrer qu’une lumière indirecte via des vitrages orientés au nord. La façade est, presque transparente, encadre une terrasse qui prolonge la salle de lecture du deuxième étage et s’ouvre sur les étangs littoraux. En plusieurs points de la façade, des micropercements, évoquant des moucharabiehs, laissent entrer une lumière tamisée sur des patios intérieurs.

A l’intérieur, les concepteurs ont choisi un système de planchers à caissons pour limiter le nombre d’éléments porteurs et créer, ainsi, des plateaux libres et adaptables. Pour amener la lumière du jour au cœur de ce bâtiment épais, un patio central, fermé par des lames de verre orientables, plonge jusqu’au rez-de-chaussée. Cette « boîte à lumière et à vents », qui émerge en toiture, sert aussi à évacuer la chaleur en été. Autre application des principes du développement durable : les planchettes de coffrage qui texturent les murs extérieurs ont été réutilisées pour l’habillage des parois intérieures.

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