La complexité de ce chantier tient surtout à ce que la « Maison du Bâtiment » comme on l’appelle à Rennes, est en forme de scie circulaire, avec de nombreux pans coupés, de grandes surfaces de baies vitrées et une exposition à 360°. Construite en 1977 par George Maillols, le célèbre architecte rennais (à qui on doit la tour des Horizons, la barre Saint-Just…), la Maison du Bâtiment, avait mal vieilli et était particulièrement énergivore. Elle abrite aujourd’hui la Fédération du Bâtiment d’Ille-et-Vilaine qui - avec 1050 adhérents, artisans et entrepreneurs de tous corps de métiers du BTP, soit 14.000 salariés - est une des cinq plus importantes Fédérations du Bâtiment en France.
Cette rénovation, qui a duré 10 mois, sous la houlette du cabinet d'architecture Jan Liouville, a coûté 1,2 million d’euros pour 1300 mètres carrés, avec la contrainte de ne pas en modifier l’architecture, le bâtiment étant répertorié.
Une vitrine du savoir-faire des entreprises
« Nous voulions faire de ce bâtiment une vitrine du savoir-faire des entreprises locales, et cette rénovation thermique montre que nous pouvons trouver des solutions innovantes pour réduire notre facture énergétique », explique Hugues Vanel, président de la FBTP35 en indiquant que « son coût a été maîtrisé, ce qui est important dans un contexte économique difficile ».
Avant d’entreprendre cette rénovation, le FBTP 35 a réalisé un bilan thermique avec l’aide du cabinet Polenn, pour identifier les principaux problèmes qui se posaient, ainsi qu’une simulation thermique dynamique, et une simulation des optimisations pour dégager la meilleure solution.
Pour rendre le bâtiment trois fois moins coûteux à chauffer l’hiver et à refroidir l’été, des vitrages performants ont été installés, une meilleure isolation mise en place, ainsi qu’une ventilation double flux (intégrant des poutres froides bioclimatiques pour les salles), avec une innovation spécifique : l’installation de deux pompes à chaleur inversées dans le sens des flux, couplées à de la géothermie.
Elles fonctionnent en double flux et sont reliées à un système de captage géothermique, composé de 10 sondes à 100 mètres de profondeur, soit un réseau de 4 km de canalisations en sous-sol. Ces sondes récupèrent la chaleur constante du sol égale, environ 13 degrés, pour rafraîchir ou réchauffer l’air intérieur du bâtiment, en fonction de la saison.
L’aspect du bâtiment a été largement modernisé avec une nouvelle entrée, des brises soleil sur le pourtour, une nouvelle décoration intérieure, et un ascenseur et des rampes d’accès, rendant toutes les parties accessibles aux personnes à mobilité réduite.
L’ensemble de ces travaux visent un objectif de consommation énergétique à 70 KWh/an/m², soit plus de trois fois moins que la consommation avant travaux.
