L’immeuble New Campus, une résidence étudiante de 91 logements, à Montpellier, aurait dû être construit en béton. Il a finalement été réalisé en bois massif. Alors que le permis de construire était obtenu, le maître d’ouvrage, Nexity, a décidé de changer de système constructif, sans toucher au volume ou à l’aspect extérieur du bâtiment. « Nous visions le label BBC Effinergie, difficile à obtenir avec des petits logements, explique Philippe Ribouet, président de Nexity-George V Languedoc-Roussillon. Nous avons opté pour le bois massif qui a de nombreux atouts : économie d’eau et de carbone, rapidité d’exécution, efficacité énergétique, reproductibilité… New Campus offrait l’occasion de tester cette solution. » Les voiles béton ont été remplacés par des panneaux formés de cinq couches croisées de bois massif, isolés par l’extérieur. La portée de façade à façade a été recoupée en trois travées, avec une ossature métallique protégée contre le feu. Aux refends sont substituées des cloisons légères permettant la pose de dalles filantes de façade à façade.
Plancher chauffant/rafraîchissant
« La difficulté n’est pas de construire en bois, résume Antoine Honorat, DG de TBC, contractant général, mais d’organiser tous les corps d’état pour réaliser un bâtiment performant, dans les règles de l’art. Nous avons dû développer toute une ingénierie en amont pour sélectionner des produits à associer au bois. » « Il y a peu de références en France pour du bois massif en logement collectif, note Nicolas Vanheule, chargé d’affaires chez Socotec. Nous avons dû beaucoup innover. » Deux sujets délicats : le confort d’été et l’acoustique. Le respect des exigences du label BBC et la contrainte liée au classement acoustique des façades ont imposé un rafraîchissement pour traiter le confort d’été. L’objectif de limitation des consommations a été atteint grâce à deux dispositifs : un plancher chauffant/rafraîchissant alimenté par une pompe à chaleur air-eau et un système solaire thermodynamique Heliopac pour produire l’eau chaude. Le traitement acoustique a été ajusté grâce à une série de campagnes de mesures in situ. Les planchers, constitués d’une dalle de bois de 145 mm, sont revêtus d’une double chape intégrant 4 cm d’isolant Domisol. La transmission horizontale du bruit via les façades filantes a imposé la pose d’un doublage acoustique sur les parois de chaque logement. « Nous avons construit un prototype, note Philippe Ribouet. En reproduisant ce type d’opération nous en tirerons les bénéfices. »


