Depuis sa nomination en tant que Capitale verte européenne en 2013, Nantes ne s'est pas endormie sur ses lauriers. Elle poursuit sa stratégie d'aménagement axée sur une forte présence du végétal, gage de bien-être pour ses habitants et d'attractivité pour tous. L'implantation de la nouvelle édition du Salon du végétal en juin prochain - événement incontournable pour les professionnels des filières du végétal, du jardin et de la nature - doit conforter ce positionnement de ville verte. L'engagement politique de Nantes en faveur de la nature en ville et du respect de l'environnement ne date pas d'hier, mais la nouvelle équipe municipale l'a renforcé.
Elle favorise les paysagistes mandataires pour tous les grands projets d'aménagement de l'espace public : un atout indéniable pour proposer une lecture et une écriture sensible du territoire. « En tant que paysagistes, nous développons une approche de l'aménagement profondément ancrée dans les lieux, les géographies, les détails qui font les ambiances et dont nos projets se nourrissent. Nous portons une vision à la fois dynamique de la ville et en questionnement avec les attentes citoyennes », souligne Leire Arbelbide Lete, responsable des projets au bureau d'études du service des espaces verts et de l'environnement (Seve) de Nantes. Plus d'une dizaine d'équipes de concepteurs paysagistes travaillent actuellement sur le territoire de Nantes, au travers de projets portés par la ville, la métropole, ou encore les sociétés d'aménagements du territoire. Parmi les projets phares du moment, il faut mentionner la troisième phase de l'île de Nantes, les abords de la gare et le Jardin extraordinaire.
Une cité-jardin où flâner
À l'équipe portée par Alexandre Chemetoff sur la période 2000-2010 puis à celle de Marcel Smets et d'Anne-Mie Depuydt de 2010 à 2016 succède le groupement réuni autour de Jacqueline Osty (agence Ajoa, paysagiste mandataire) et de Claire Schorter (architecte urbaniste) : pour la période 2017-2024, celles-ci conduisent la maîtrise d'œuvre du projet urbain de l'île de Nantes, portant principalement sur le secteur sud-ouest, avec en son cœur le nouveau centre hospitalier universitaire. Un système de parcs et de promenades structure leur réponse : il irrigue l'ensemble du territoire et s'appuie sur la mémoire des boires, ces anciens bras morts de la Loire. Ce parti répond aux attentes citoyennes de retrouver un lien fort avec le fleuve et de renforcer la présence de la nature en ville. Cette proposition permet également de créer une articulation cohérente avec les autres projets présents sur les rives de Loire à l'échelon de la métropole. L'équipe a confié à Concepto le soin de concevoir « un schéma d'aménagement lumière qui réaffirme le pourtour lumineux de l'île et crée en son centre les conditions d'une appropriation nocturne de la ville ». Sur les rives en face, point de départ de la promenade nantaise de la gare à la Loire, l'aménagement des abords de la gare côté nord a été confié à l'équipe portée par l'agence de paysage et d'environnement nantaise Phytolab. « J'ai voulu que ce projet illustre cette qualité de vie reconnue à Nantes : la nature en ville, la ville apaisée, une certaine douceur de vivre. Une ville dans laquelle on flâne, avec des espaces publics comme autant d'agoras », précise Johanna Rolland, maire de la ville et présidente de la métropole. Point fort du projet, une vaste esplanade, entièrement dédiée aux piétons, aux cyclistes et aux usagers du tramway, assurera une connexion douce avec le cœur historique de Nantes et le jardin des plantes. « Il va ainsi s'ouvrir plus largement sur la ville et se prolonger dans une véritable place publique, largement plantée de massifs en pleine terre. Les promeneurs y retrouveront des groupements d'espèces emblématiques de ce jardin botanique », précise Romaric Perrocheau, directeur du jardin des plantes. Dans le quartier du Bas-Chantenay en pleine mutation, à deux pas du musée Jules-Verne, l'ancienne carrière d'exploitation de granit Miséry accueillera d'ici à cinq ans un jardin extraordinaire peuplé de plantes éponymes adaptées au microclimat créé par la falaise et la proximité de la Loire.
Jusqu'en 2024, Jacqueline Osty, en relais d'Alexandre Chemetoff et de Marcel Smets, conduit la maîtrise d'œuvre de l'île de Nantes.
L'attraction phare y sera l'Arbre aux hérons, une gigantesque installation de près de 40 m de haut, en partie végétalisée : un projet fou conçu par les créateurs des Machines de l'île depuis plus de dix ans. « Nantes travaille sans cesse à renforcer le lien entre la ville et la nature. Pour que la ville aux 100 jardins devienne la ville dans un jardin, nous avons lancé le projet d'“étoile verte”, un grand parcours des parcs nantais, une véritable mise en réseau de tous ces espaces de nature en ville », souligne Johanna Rolland. Un projet qui s'appuie sur les parcs et jardins du centre et sur les vallées relativement préservées de la Chézine, du Cens, de l'Erdre et de la Sèvre nantaise qui maillent le territoire en périphérie. L'équipe retenue pour le développement de ce projet est composée de Gilles Clément, de l'atelier Campo et de Julien Viniane.
