Certes, au deuxième trimestre 2015, le nombre de nouveaux inscrits à Pôle emploi dans le BTP a augmenté de 1%. Mais parallèlement, celui des nouvelles offres d'emploi dans le secteur a grimpé de 4%.
Le ratio entre ces deux tendances, baptisé « indicateur de tension sur le marché du travail » par la Dares, témoigne de l'évolution du marché du travail. Et quand il s'améliore, comme c'est le cas dans le BTP (+3% par rapport au premier trimestre 2015, +2% sur un an), cela indique que la période est favorable à l'emploi.

Evidemment, la situation reste fort peu reluisante pour les salariés de la construction. Avec 0,27 offre enregistrée au deuxième trimestre pour chaque nouveau demandeur d'emploi, le secteur du BTP reste largement en-dessous de l'économie française dans son ensemble (0,44). Mais ce chiffre est aussi en retrait de 54% par rapport à la moyenne de long terme du secteur. Même lors du creux observé début 2009, la situation était bien meilleure (0,37). Ce timide retour des petites annonces d'emploi dans le BTP doit donc être pris avec des pincettes, mais il peut suggérer que le fond a enfin été atteint.
Ce constat, globalement positif, varie cependant fortement selon les profils : tous les métiers de la construction ne sont pas concernés par cette embellie. Sur un an, l'indice de tension du marché du travail remonte pour les ouvriers du second œuvre, qu'ils soient qualifiés (+9%) ou non (+10%). En revanche, les ouvriers qualifiés des travaux publics, du béton et de l'extraction voient leurs situation s'aggraver (l'indicateur de tension chute de 23% sur un an), tout comme les conducteurs d'engins (-16%) et les cadres du secteur (-14%). Les ouvriers du gros œuvre ainsi que les techniciens et agents de maîtrise ne connaissant pas d'évolution majeure (entre -2% et +3% sur un an).