« Une vision commune avec Chalon »

Jean-Claude Lagrange, président de la communauté urbaine Le Creusot-Montceau -

Jean-Claude Lagrange appuie la coopération intercommunautaire entre Le Creusot-Montceau et Chalon-sur-Saône. Déjà associées dans une société d’économie mixte, les deux agglomérations veulent se doter d’une agence d’urbanisme.

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Comment se concrétise l’entente intercommunale scellée le 17 janvier dernier, avec la communauté d’agglomération de Chalon-sur-Saône ?

C’est l’aboutissement d’un rapprochement engagé depuis 2008, entre deux agglomérations distantes de 40 kilomètres, aux flux économiques réels, et qui totalisent 200 000 habitants. Coprésidée par les présidents des deux collectivités, une conférence permanente travaille sur des thèmes de coopération préétablis et les décisions sont validées par les deux assemblées délibérantes.

Première concrétisation, la communauté urbaine est entrée au capital de la société d’économie mixte (SEM) d’aménagement Val de Bourgogne, créée par Le Grand Chalon. La SEM nous permettra de faire des opérations d’aménagement et d’intervenir sur l’immobilier industriel, ce que nous faisions en régie directe.

Deuxième outil : une agence d’urbanisme intercommunale. La demande d’agrément est en cours d’instruction et la création devrait être effective à la rentrée.

L’entente positionne clairement la zone d’activités Coriolis TGV comme espace économique commun. La coopération porte aussi sur l’interconnexion des réseaux de fibre optique, la complémentarité des sites universitaires et la politique des déplacements. Les deux agglomérations ont déjà créé chacune un parking-relais sur la RCEA (Route Centre-Europe Atlantique) afin de favoriser le covoiturage.

Peut-on envisager à terme un schéma de cohérence territoriale (Scot) unique ?

Nous n’en sommes pas encore là, mais l’agence d’urbanisme commune va donner des éléments pour crédibiliser cette vision élargie de l’aménagement du territoire, qui s’étend d’ailleurs à l’ouest, aux franges de l’Autunois.

Quels sont les enjeux du nouveau plan local de l’habitat (PLH) communautaire ?

En raison d’un solde naturel et migratoire négatif, d’un vieillissement de la population et d’une demande de logements sociaux concentrée sur des mutations internes, le PLH porte davantage sur la valorisation du patrimoine et la diversification de l’offre, que sur son développement. L’offre privée de qualité est relativement rare et, au regard des revenus modestes de la population, la question de l’accession sociale se pose, y compris dans l’ancien.

Nous envisageons une opération programmée d’amélioration de l’habitat (Opah), avec des aides à l’amélioration du logement et au ravalement des façades, ainsi qu’une prime à la primo-accession dans l’ancien, complémentaire du prêt à taux zéro.

Enfin, le nouveau PLH prépare l’après GPRU (Grand projet de renouvellement urbain) et engage la réflexion sur de nouveaux programmes de démolition. Sur quinze ans, nous estimons les besoins en logements à 4 750, dont 3 507 neufs.

Quels objectifs vise le PLU communautaire en cours d’enquête publique ?

Le nouveau plan local d’urbanisme (PLU) sera opérationnel avant l’été. Il intégrera les communes de Saint-Sernin-du-Bois, Génelard et Saint-Laurent-d’Andenay qui ont récemment rejoint la communauté. Le principal enjeu est de redimensionner les capacités foncières ouvertes à l’urbanisation dans l’objectif de limiter la baisse démographique à 6 % sur quinze ans. Il s’agit de densifier les deux pôles urbains, historiquement étalés, et d’éviter l’extension des villages ruraux. Le nouveau PLU réduit de 40 ha les zones urbaines AU et reclasse 117 ha de zones économiques en zone naturelle. Trois zones d’activités d’intérêt régional sont clairement identifiées : le site industriel du Creusot sur lequel la communauté engage des travaux de requalification, l’ancien site minier à Montceau avec la poursuite de la reconquête des espaces vacants, amorcée par le nouveau quartier des Equipages, enfin la zone d’activités Coriolis TGV à Montchanin.

La communauté urbaine peut-elle se doter de nouvelles compétences ?

L’éclairage public est notamment une compétence clairement identifiée comme complémentaire de la compétence historique de la voirie.

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