Frédéric Aguilera, 45 ans, est arrivé à la tête de la Ville de Vichy en octobre 2017 en remplacement de Claude Malhuret, contraint d'abandonner son mandat pour cause de cumul. Réélu en 2020 avec plus de 74 % des suffrages, il est également président de Vichy Communauté depuis 2017 et premier vice-président du conseil départemental de l'Allier.
Quelles vont être les grandes priorités de votre mandat ?
Ma volonté est que Vichy redevienne la reine des villes d'eau. Cette reconquête se structure en trois axes : thermal, patrimonial et sportif. Fin février ou début mars, la commune va redevenir propriétaire du domaine thermal, ce qui implique notamment la rénovation du parc des Sources qui s'étale sur 6 hectares. C'est énorme à l'échelle de la ville ! Ce chantier représente environ 25 millions d'euros. Nous avons lancé le concours d'architectes et de paysagistes, et trois noms sont déjà retenus (1). Il s'agit d'agences reconnues au plan national, voire international. Nous désignerons le projet définitif en février, pour un lancement des appels d'offres en 2022.
Parallèlement, nous allons revoir l'outil thermal. Plusieurs dizaines de millions d'euros de travaux seront consacrées à la rénovation de trois hôtels et des thermes, et à la création d'un nouvel espace autour de ces derniers. Nous bouclons actuellement le plan de financement. Autre grand projet : le futur musée sur notre ville et ses deux mille ans d'histoire qui prendra place sous le dôme des thermes.
Le budget atteint ici entre 20 et 25 millions d'euros. Sur le plan patrimonial, Vichy est candidate avec 10 autres villes thermales européennes au classement à l'Unesco.
« Notre ville est celle qui va accueillir le plus de disciplines olympiques en 2024. Cela prouve la qualité de nos équipements. »
Qu'en est-il de la dimension sportive ?
Elle se concrétisera à travers l'autre très gros chantier de l'agglomération : la réhabilitation du centre omnisports de Bellerive sur les rives de l'Allier. Cet équipement s'étend sur 500 hectares. C'est gigantesque ! Par comparaison, la ville de Vichy a une superficie de 400 hectares. Le programme de 40 millions d'euros est lancé depuis un an et demi.
Il comprend plusieurs volets : la refonte des terrains de sport, la modernisation du Creps et la création d'un futur centre national en collaboration avec la Fédération française de tennis, qui comptera 12 courts extérieurs en terre battue.
Cette dernière partie représente à elle seule un budget de 10 M€. La région financera près de 60 % de l'ensemble de la restauration du centre omnisports. L'objectif est d'en faire un outil de référence aux plans national et international. Tout doit être terminé d'ici à 2023 car nous avons été labellisés centre de préparation aux Jeux olympiques de 2024.
Nous avons été préférés à Barcelone. A ce titre, notre ville est celle qui va accueillir le plus de disciplines (20 olympiques et 15 paralympiques). Pour la plupart des territoires, c'est une ou deux disciplines seulement… Cela prouve à quel point nos équipements sont qualitatifs à l'échelle européenne.
Reste que Vichy manque cruellement de logements. Quelle va être votre politique en la matière ?
Il est en effet extrêmement difficile de trouver des logements de qualité à Vichy aujourd'hui. Le marché est saturé. Pour y remédier, nous lançons un double programme. Une opération portée par la SEM Vichy Habitat consistera en la rénovation de 500 logements en centre-ville. Parallèlement, dans le cadre du programme Vichy Lac, 500 autres seront construits sur la durée du mandat. Un écoquartier et un nouvel hôtel au bord du lac d'Allier verront notamment le jour. C'est un projet qui s'étalera sur une quinzaine d'années. La recherche de partenaires sera lancée début 2021.
