Valame innove contre l'amiante

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Une caisse-palette contenant des déchets d’amiante est acheminée vers l’usine.

La quantité d'amiante utilisée dans nos bâtiments avant son interdiction en 1997 est titanesque : 50 millions de tonnes ! Et selon la Direction générale du travail, le gisement de ce matériau fibreux hautement cancérigène est encore considérable aujourd'hui. Tant et si bien que le désamiantage complet de nos bureaux, entrepôts ou hôpitaux pourrait prendre encore quatre décennies… Une aubaine pour la société Valame, basée à Hallennes-lez-Haubourdin (Nord).

Depuis sa création en 2019, l'entreprise de Pierre-Emmanuel Lepers cherche en effet à venir à bout de l'amiante. C'est désormais chose faite grâce à un procédé à base d'acide chlorhydrique capable de désamianter à 100 % tôles, carrelages, isolants ou revêtements. Une première mondiale protégée par deux brevets. Coût de la solution ? « Trois à quatre fois plus cher que l'enfouissement - qui est estimé pour sa part aux alentours de 500 € la tonne -, soit le même tarif que l'incinération », chiffre le dirigeant de Valame.

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Des dizaines de tonnes de déchets. Son entreprise a débuté son activité en mars dernier au sein d'une usine pilote. En fin de process ressort une poudre ne contenant pas d'amiante, utilisable pour la fabrication de matériaux. « Nous avons déjà des pistes, mais nous menons actuellement des études complémentaires », indique Pierre-Emmanuel Lepers.

Avec ses six salariés, il traite en ce moment « plusieurs dizaines de tonnes de déchets amiantés » confiées par quatre partenaires nordistes. Un bailleur social et trois industriels du BTP dont le dirigeant de Valame tient à garder l'identité secrète. Tout comme le lieu d'implantation de son usine. « Nous avons suivi les conseils de la Dreal Hauts-de-France et l'avons installée sur le site d'un de nos partenaires », lâche-t-il.

Pierre-Emmanuel Lepers a investi un peu plus d'1 M€ HT dans cette première unité, aidé par ses actionnaires, Néo-Eco - bureau d'ingénierie d'économie circulaire avec lequel il a cofondé Valame et avec qui il partage ses locaux -, le groupe IRD et le fonds Nord France Amorçage.

L'entrepreneur imagine un déploiement rapide dans un avenir proche, via la vente sous licence de sa technologie à des industriels français et européens des secteurs du déchet ou de la chimie. Ceux-ci devront investir entre 15 et 20 M€ HT pour s'offrir une usine « de taille modeste », capable de traiter 10 000 à 15 000 tonnes par an avec une quinzaine de salariés. Pierre-Emmanuel Lepers espère mener à terme deux projets d'usines dans l'Hexagone d'ici à 2025.

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