En lisière de Paris, à Malakoff (Hauts-de-Seine), le site asphalté délaissé par l'Insee laissera bientôt place à un ensemble de bureaux végétalisé à l'ambiance presque bucolique. Porté par Bouygues Immobilier, ce projet de démolition-reconstruction s'inscrit dans une démarche de « biodiversité positive » que le promoteur souhaite mettre en avant sur 25 % de ses opérations tertiaires d'ici à 2025. « Cela consiste à avoir, après la construction d'un projet, plus de végétalisation et davantage d'espaces de pleine terre qu'avant », résume Sabine Bourrut-Lacouture, directrice générale Immobilier d'entreprise de Bouygues Immobilier.
L'opération baptisée Kalifornia se concrétisera par la construction d'un paysage étagé, composé de 2 000 m² de jardin et de 2 500 m² de terrasses. Le cœur d'îlot alternera entre un cadre champêtre et un paysage de sous-bois, composé d'arbres de grand et moyen développement (chêne chevelu de Bourgogne, tilleul de Hollande, aulne noir à feuilles laciniées… ). Les terrasses seront plantées de petits arbres et de massifs arbustifs (chênes pubescents, cerisiers de Sainte-Lucie, érables de Montpellier… ), tandis que la toiture prendra des allures de prairie de montagne. Au total, 77 essences différentes cohabiteront sur ce site qui se veut également accueillant pour les oiseaux. Identifiés comme une espèce cible, les martinets bénéficieront de nichoirs intégrés à la façade de cet immeuble en R + 7, développant 23 500 m² de surface de plancher.
Un pari sur l'avenir. Pour ce projet, dont la livraison est prévue fin 2023, Bouygues Immobilier s'est entouré de l'agence d'architecture Ateliers 2/3/4/, qui intègre en son sein des paysagistes, et du bureau d'études environnement Oasiis pour viser différentes labellisations. En plus des certifications Haute qualité environnementale (HQE), Breeam (performance environnementale), Effinergie (économies d'énergie), OsmoZ (confort et bien-être) et WiredScore (connectivité), le maître d'ouvrage vise en effet le label BiodiverCity en phase conception.
Ce parti pris de la biodiversité a un surcoût, compris entre 5 et 10 %, selon Bruno Le Corre, directeur général adjoint Immobilier d'entreprise Ile-de-France chez Bouygues Immobilier. « La volonté de privilégier les espaces paysagers a conduit à soustraire du projet entre 1 000 et 1 500 m² de surface de plancher. De plus, la valorisation locative des terrasses est bien inférieure à celle d'un espace de bureaux classique », explique le dirigeant. Mais ce dernier compte bien s'y retrouver sur le long terme, conforté par la tendance des entreprises à transformer l'extérieur en espace de travail.