La voiture, idole des « trente glorieuses » qui a façonné les villes à son image, paie la rançon de son hégémonie. Parallèlement aux manifestations pro transport collectif, 35 villes de France lançaient, avec la bénédiction du ministère de l'Environnement, l'opération « une journée sans voiture », déjà testée l'an dernier à La Rochelle avec, pour résultat, des baisses d'un tiers des polluants, de 50 à 75 % du bruit, et une fréquentation des transports en commun en hausse de 75 %. L'occasion aussi de tester les modes de circulation alternatifs : de la bicyclette (voir article en page 27et le mode d'emploi des plans de déplacements urbains, page 48) au « roller », en passant par les véhicules alimentés par les nouveaux carburants « propres », que de plus en plus de villes adoptent pour équiper leurs flottes d'autobus et d'autocars (GNV, GPL...). Il est vrai pénalisée par la baisse du prix du pétrole et le surcoût à l'achat (90 000 francs pour une Clio).
Voiture électrique : les initiatives se multiplient
Ainsi, EDF, en association avec le Crédit local de France, Arval, Europcar, Overlease et Seps, ont annoncé le 17 septembre 1998 la création d'E.Lease, première société de prestations pour la location longue durée de véhicules électriques. Objectif : une flotte de 4 000 véhicules sur la France d'ici à trois ans. Pour sa part, le Club du véhicule électrique de Paris organisait, la veille, une journée de démonstration de véhicules électriques en libre-service sur le site du parc de Thoiry. Pour Patrice Trémège, adjoint chargé de l'Environnement à la mairie de Paris : « la politique de la capitale est de réconcilier voiture et urbanisme, et donc développer le véhicule électrique. Mais, encore faut-il que les pouvoirs publics nous autorisent à installer les bornes et les prises de rechargement ». De fait, le parc électrique en circulation dans Paris n'atteint aujourd'hui que 700 véhicules.
Cependant, d'ici à la fin de l'année 1998, Patrice Trémège va proposer au conseil municipal que la capitale mette en place un parc de véhicules électriques en libre-service de plusieurs centaines de véhicules. Il sera aidé en cela par le récent regroupement des grands constructeurs (Peugeot avec Lisélec et Renault avec Praxitèle) pour faire offre commune sur ce créneau encore étroit.
