Il y a dix ans, la Ville de Versailles (Yvelines) a racheté les 20 ha de l'ancienne caserne Pion, entre le parc du château et Saint-Cyr-l'Ecole, avec l'idée d'y implanter un quartier résidentiel baptisé « Gally ». La plus grande contrainte était l'impérative non-covisibilité avec le parc. « A la suite d'un recours administratif déposé par l'association de protection du patrimoine Sites et Monuments, nous avons travaillé avec son président de l'époque, Alexandre Gady, et adopté le principe que la moitié du terrain la plus éloignée de l'Etoile royale serait construite tandis que l'autre serait à vocation agricole », raconte François de Mazières, maire de Versailles. De même, les gabarits ont été abaissés afin que les bâtiments ne dépassent pas deux étages.
Une étude de faisabilité a été confiée au paysagiste Michel Desvigne, à l'architecte Inessa Hansch et à Une Fabrique de la Ville. Sur le plan urbanistique, Inessa Hansch a travaillé le thème de la cité-jardin. Pour le paysage, le principe d'une terrasse arborée publique a été retenu. Elle s'étirera sur un remblai débordant le mur d'enceinte du château afin d'isoler le parc du nouveau quartier.
« Parc habité ». Lauréat de la consultation, Icade Promotion a été désigné concessionnaire d'aménagement et promoteur de 65 % des lots, en équipe avec Michel Desvigne et Lambert Lénack, urbanistes et architectes coordinateurs. « Etre mitoyen du parc du château nous donnait une responsabilité. Nous avons développé l'idée du parc habité : 1 000 arbres seront plantés sur l'ensemble de l'opération », explique Emmanuel Desmaizières, directeur général d'Icade Promotion.
« Notre plan-masse est l'héritier des principes d'organisation du parc d'André Le Nôtre dont nous avons prolongé certaines allées », indique l'architecte Adrien Lambert. Sur une place boisée, s'organiseront un groupe scolaire en bois conçu par Vincent Parreira, inspiré par les treillages du parc, et des logements collectifs imaginés par Aires Mateus et habillés d'une pierre similaire à celle du château XVIIe . S'ajouteront un immeuble pour mères célibataires de l'agence Lambert Lénack, une crèche privée et des commerces. Viendront ensuite trois îlots de logements avec des typologies différentes en périphérie et au cœur. « Cette composition nous a été inspirée par celle des bosquets du parc du château », précise Adrien Lambert. Les trois phases de livraison des 51 250 m2 SP, qui comprendront 40 260 m2 de logements dont 30 % sociaux, s'étaleront entre 2024 et 2027.
Les trois phases de livraison des 51 250 m2 SP s'étaleront entre 2024 et 2027
Rationalité ornementale. Toutes les constructions résidentielles présenteront des façades minérales dans une teinte beige, des menuiseries en bois et des toitures en zinc. « Nous menons un travail de coordination assez fort sur la rationalité ornementale des encadrements, des frises, des garde-corps, etc. », détaille Adrien Lambert. Actuellement en études d'avant-projet définitif, la première phase comptera 230 logements. Autour de cinq plots d'appartements aux façades en béton matricé conçus par Sergison Bates, se répartiront des maisons jumelées et des maisons de ville en briques de Serge Joly, Lambert Lénack et Inessa Hansch.
Plus loin, l'hôtel du groupe Huttopia imaginé par William Wilmotte sera complété par des cabanes. Il hébergera, dans un premier temps, les participants aux épreuves d'équitation des JO de 2024 qui se dérouleront à l'Etoile royale. Au-delà, des jardins partagés et une micro-ferme seront gérés par les Fermes de Gally. Une prairie occupera la pointe du site.
La commune a reçu pour cette opération une subvention de 912 000 euros de la région Ile-de-France au titre du dispositif « Quartiers innovants et écologiques ».
