Qu’on le veuille ou non, l’architecture se heurte obstinément à la matière, à sa pesanteur, à son inertie. L’architecture travaille la matière afin de la rendre expressive. Partant de ce constat, le nouvel ouvrage d’Antoine Picon propose d’interpréter l’architecture à la lumière de la notion de matérialité, envisagée comme le rapport que nous entretenons avec les phénomènes sensibles : matériaux et objets.
Par leur intermédiaire, l’architecture contribue à la création d’un monde destiné aux hommes. « Penser l’architecture implique, en définitive, de se mouvoir constamment entre l’obstination muette de la matière et le désir de l’animer jusqu’à la faire parler. C’est cette tension qui nous occupera principalement ici […] » Une interprétation de la matérialité qui autorise une relecture de l’histoire de l’architecture, depuis Vitruve jusqu'aux enjeux actuels de la révolution numérique.
Antoine Picon est directeur de recherche à l’école nationale des Ponts et Chaussées. Ancien élève de l’école polytechnique, ingénieur général des Ponts, des Eaux et des Forêts, architecte DPLG, il est également docteur en histoire. Il a publié de nombreux articles et ouvrages sur les relations entre espace bâti et sciences et techniques.
