Vinci : solide aujourd’hui et serein pour demain

« Ce semestre restera l'un des plus brillants de ces dernières années », explique Xavier Huillard, P-DG de Vinci. La réussite du groupe, qui repose sur l'équilibre entre ses activités de concession et de construction, bénéficie des remarquables performances de son pôle de travaux, dont la croissance est deux fois plus importante que celle des concessions ce semestre.

Le chiffre d’affaires du n°1 du secteur progresse de 17,3% à 17,3 milliards d’euros (+8,6 % à structure comparable), le résultat opérationnel sur activité de 15,3% à 1,56 milliard (soit une marge de 9,1%) et le résultat net de 15,7% à 814 millions.

Ce semestre, le pôle travaux progresse deux fois plus que celle des concessions ce semestre.

Les activités de travaux proprement dites sont en effet en forte progression : +19,9% à 14,8 milliards d’euros (dont la moitié provenant de la croissance interne), profitant notamment d’une météo favorable, d’une base de comparaison favorable et de l’impact en année pleine des acquisitions récentes (Cegelec, Faceo et Tarmac). La marge opérationnelle sur activité dans le « contracting » progresse ainsi de 0,4 point en six mois à 3,7%, atteignant même 5,4% dans l’énergie.

Vinci Construction a vu son activité progresser de 12,4% ce semestre à 6,8 milliards, quasiment uniquement en croissance organique, profitant d’un marché du logement dynamique et de la reprise du non résidentiel privé ainsi que de la montée en régime de grands projets de génie civil (stades, métro de Lyon, pont de Bordeaux…). Avec toujours de bonnes performances chez Solétanche Freyssinet et Sogea Satom.

Vinci Energies a vu son chiffre d’affaires bondir de 43,1% à 4,1 milliards, essentiellement due aux rachats mais également portée par le dynamisme des investissements dans les infrastructures d’énergies et de communication ainsi que par une reprise du secteur industriel.

Eurovia a profité pleinement d’une météo clémente en France et d’une activité soutenue aussi par les transports en commun ferroviaires (CA : 3,8 milliards en hausse de 13,7%). Les prix restent bas mais « la concurrence ne s’aggrave plus », note le groupe qui propose de plus en plus à des collectivités désargentées des solutions innovantes ou plus économes comme les enrobés à froid.

Pour 2011, le groupe prévoit un chiffre d’affaires en hausse de 7% et un bénéfice net en en progression de 5 à 6%. Au-delà, les perspectives sont encourageantes dans la mesure où le carnet de commandes de Vinci atteint un niveau record de 30 milliards (+12%), en très forte croissance sur la France du fait de la signature de la LGV Tours-Bordeaux (4,2 milliards de quote-part pour Vinci). « Un projet transformant pour le groupe du fait des synergies à développer, de son ambitieuse composante systèmes et de la longue période de gestion qu’il comporte », explique son P-DG.

En revanche, le carnet de commandes n’intègre pas les filiales déconsolidées comme DEME et QDVC, qui travaillent essentiellement à l’international dans des domaines à forte croissance. D’autres contrats seront par ailleurs bientôt intégrés comme le stade de Nice et l’Arena 92 (qui portent à 8 le nombre de stades en portefeuille, sans compter le dossier en cours d’étude du parc des princes), le bâtiment de bureaux pour SFR à Saint-Denis, un chantier de tunnel au Chili ou encore le métro de Lusai ou la moitié du contrat autoroutier à terminer en lieu et place du Chinois Covec en Pologne.

Avec la LGV SEA, Vinci deviendra l’un des principaux investisseurs en infrastructures de transport

Même en ces temps perturbés, le groupe note qu’il continue d’investir, dans les autoroutes notamment où près d’1,2 milliard sera dépensé cette année. « Plus globalement, la LGV SEA fera de Vinci l’un des principaux investisseurs en infrastructures de transport en France », note Xavier Huillard. Et d’ajouter : « notre savoir-faire en matière de partenariat public-privé et plus globalement dans l’ingénierie de projet nous permettra de traverser de manière plus confortable la période future de disette de l’investissement public ». Au vu du contexte actuel, Xavier Huillard est prudent : « Nous réévaluons notre niveau de vigilance mais nous sommes sereins, y compris à moyen terme. Tous les arguments favorisant nos métiers restent d’actualité. A nous d’ajuster en permanence la taille et l’organisation de nos unités aux marchés accessibles dans de bonnes conditions, c’est-à-dire avec des marges suffisantes ». Le groupe se préserve toutefois des marges de manœuvre pour saisir les opportunités qui ne manqueront pas de se présenter, notamment hors d’Europe, dans trois domaines désormais bien connus : le génie civil de spécialité, l’énergie et les concessions. Avec peut-être une bonne nouvelle d’ici un mois concernant le rachat d’aéroports à Hochtief, à défaut de voir le dossier des aéroports régionaux français avancer véritablement.

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