Recruter des agents dans le domaine de la voirie, au sein des collectivités, devient un casse-tête. D’autant que, face à la pénurie généralisée de main-d’œuvre qualifiée, certaines entreprises du BTP n’hésitent pas à recruter du personnel technique des collectivités…
Souhaitant remplacer un technicien voirie, responsable de dix-huit personnes, la Ville des Herbiers a passé une annonce dans la presse professionnelle, mais n’a obtenu pour le moment qu’une seule réponse. « Or, il n’est pas envisageable de recruter un jeune qui sort de l’école ; le former serait trop long… Nous recherchons quelqu’un qui a de l’expérience, âgé de trente à quarante ans environ, capable de prendre rapidement en charge les dossiers en cours, et de gérer de gros chantiers techniques, car notre commune se développe. Je suis surpris de cette difficulté, car notre région attire pourtant. J’étais persuadé que nous aurions plus de candidats ! J’étais très confiant, or, ce recrutement prend plus de temps que prévu. Les entreprises du BTP ont les mêmes difficultés que nous », avoue Eric Genet, directeur des services techniques de la ville des Herbiers, en Vendée.
Dans les collectivités importantes, la voirie est de plus en plus assimilée à une mission de gestion et aménagement de l’espace public, regroupant les opérations d’entretien, de rénovation lourde et de création de voies, ou d’espaces publics au sens large. L’éclairage public et la coordination des réseaux en font partie. Les chefs de projet encadrent des équipes multidisciplinaires, faisant travailler ensemble divers acteurs, comme des maîtres d’œuvre privés, concepteurs, paysagistes, urbanistes, qu’ils soient publics ou privés, l’éclairage public, les responsables d’exploitation (cantonniers, jardiniers…), les opérateurs et les concessionnaires (EDF, GDF…), et les services opérationnels en charge de la conduite de travaux neufs.
« On ne s’improvise passpécialiste de ce domaine ». Dans ce domaine, les collectivités recherchent principalement des techniciens en bureau d’études, des responsables de la conduite de travaux et des dessinateurs projeteurs. « Trouver un nouvel agent peut être long, il faut compter plusieurs mois… Recherchant trois contrôleurs depuis juillet, nous recevons des candidatures, mais elles ne correspondent pas au profil recherché : des électroniciens ou des techniciens issus de l’industrie automobile postulent chez nous, pensant être capable de dessiner de la voirie. Mais on ne s’improvise pas spécialiste de ce domaine. Nous avons déposé notre offre à l’école d’Egletons, qui forme aux métiers des travaux publics, mais nous sommes dix-septième sur leur liste d’attente ! Pourtant, nous sommes prêts à prendre un jeune et à le former, » raconte Carole Cheucle, directrice de la voirie à la communauté d’agglomération Limoges Métropole.
Peu connue des jeunes diplômés, la fonction publique territoriale souhaite redorer l’image de ses métiers techniques, soulignant par exemple qu’un dessinateur projeteur ne fait pas que de la route, mais travaille aussi sur l’éclairage et le mobilier urbain, ou intègre la dimension paysage.
