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Dans le monde des travaux publics, on les connaît bien. Les stabilisateurs de graviers et autres supports de sols synthétiques sont bien souvent utilisés dans les aménagements paysagers pour leur capacité de régulation des eaux pluviales.
Nidaplast (95 collaborateurs, 22 millions d’euros de CA attendus en 2022), entreprise familiale conçoit, fabrique et commercialise depuis le Nord, à Fresnes-sur-Escaut, ces matériaux au design de nid d’abeille à destination des distributeurs pour les marchés de l’aménagement paysager et TP. Solutions d’aménagements de sols perméables, de gestion des eaux pluviales ou encore d’allègement notamment en remblais sont dans son giron de compétences.
Les industriels sont aussi intéressés par leurs âmes (sorte de panneaux, ndlr) en nids d’abeilles multifonctionnelles nécessaires à la fabrication de panneaux sandwichs structurels et légers pour des secteurs comme le bâtiment, les transports, le nautisme…
Robotisation et relocalisation
Jusqu’à présent installée à Thiant, déjà dans le Valenciennois, l’usine a fait ses cartons au printemps dernier. "Nous étions dans un site ancien que nous voulions quitter pour investir dans le parc machine", raconte Vincent Pirson.
Repreneur en 2019 de l’entreprise au groupe Etex, le patron trouve à Fresnes-sur-Escaut dans l’ancien site d’Hamon D’Hondt, sous-traitant de l’industrie pétrolière, le lieu idéal. "Nous avons d’abord dû remettre aux normes les locaux pour 5 millions d’euros d’investissement, puis robotisé notre outil de production en achetant de nouvelles machines pour 7 millions d’euros, dont trois nouvelles presses à injecter", détaille-t-il.
Son projet ficelé dès 2019 lui permet de bénéficier de 800 000 euros de subvention du plan France Relance pour relocaliser la fabrication de produits jusqu’alors réalisée à l’étranger. "Cela nous permet de maîtriser de bout en bout notre production mais aussi de réduire notre empreinte carbone en supprimant 300 camions de transport par an", se réjouit Vincent Pirson.
Ce déménagement offre par ailleurs un nouveau confort de travail à sa centaine de collaborateurs et participe à la réduction de sa consommation énergétique via la mise en place d’un groupe froid centralisé capable de réinjecter la chaleur dans les bâtiments l’hiver, et de nouveaux compresseurs et transformateurs. Et pour faire face à la flambée des coûts énergétiques, des panneaux photovoltaïques pourraient prochainement orner les toitures de ce nouvel ensemble de plusieurs bâtiments sis sur une emprise de 12 hectares.
REP et innovation
Labellisé MORE, pour "Mobilisés pour recycler", Nidaplast utilise plus de 60% de matière première recyclée. Et compte bien encore pousser la démarche. "On va accompagner la REP (Responsabilité élargie du producteur) Bâtiment car nous avons un rôle à jouer pour intégrer le maximum de matière recyclée", défend Vincent Pirson qui souhaite par ailleurs poursuivre sa politique d’investissement pour toujours se réinventer. "L’innovation doit rester une priorité absolue. C’est la clé de la réussite et du développement", assure le dirigeant qui ambitionne d’étendre sa gamme de produits et équilibrer les ventes à 50/50 entre le marché français et l’export, contre 60/40 actuellement. Ce, toujours guidé par une même philosophie : "Téméraire dans les ambitions, prudent dans la gestion".
