Les 19e rencontres du Groupement des autorités responsables de transport (Gart) ont eu lieu à Nantes, du 26 au 29 novembre. Un congrès qualifié « d'historique » par son président, Michel Destot, maire de Grenoble. D'abord par le nombre de participants (3 500 personnes). Ensuite par l'annonce marquante faite par Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports : « On est entré en phase de décentralisation. C'est la fin de l'Etat tiroir-caisse, des politiques d'incitation qui ont porté leur fruit depuis vingt ans », a-t-il déclaré. Place à une réforme du financement, que le gouvernement dévoilera après la remise du rapport de Christian Philip sur le sujet, attendue le 9 décembre prochain.
Dix opérations nouvelles lancées
« C'est la fin du bal des hypocrites, à coup de subventions pour les villes de gauche ou de droite selon la couleur du gouvernement », a estimé Dominique Bussereau. Le secrétaire d'Etat aux Transports évalue par ailleurs à 10 les opérations nouvelles lancées depuis 2001 pour 286 millions d'euros, à quoi s'ajoutent 16 projets de transport public pour la période 2004/2007 d'un montant estimé à 600 millions d'euros. Parmi les pistes de financement, Christian Philip a évoqué - sans déflorer les conclusions de son rapport - la difficulté de ponctionner la taxe intérieure sur les produits pétroliers (déjà engagée pour le financement des nouvelles compétences régionales). Il a plaidé pour un périmètre élargi pour le versement «transport» et surtout posé la question de la tarification : « L'offre de transport a augmenté plus vite que la tarification, il faudra bien poser la question de cet écart croissant ». « Je vois mal augmenter le stationnement pour expliquer à mes concitoyens déjà gênés par les travaux du tram-train en cours qu'ils vont devoir payer plus cher pour financer le désengagement de l'Etat », lui a répondu Jean-Marie Bockel, maire de Mulhouse et président de l'Association des maires des grandes villes de France.
Le président du Gart, Michel Destot, s'est dit « vigilant » sur les compensations que le gouvernement pourrait apporter pour aider tout de même les projets. « On étudiera les dossiers au cas par cas », a conclu Dominique Bussereau.