Ce lundi 4 octobre, une nouvelle vague de travaux de débitumisation démarre à Caen. Objectif, désartificialiser les sols pour laisser plus de place à la végétation. D’ici à 2023, ce sont 4 ha d’espaces publics qui sont concernés par cette politique de débitumisation.
« Ce programme est né d’une volonté politique d’anticiper et de limiter les impacts du changement climatique. Il s’agit d'adapter la ville en végétalisant pour augmenter les captages de CO2, et en augmentant la perméabilité des sols pour absorber les eaux pluviales dans le cas où les précipitations violentes se feraient plus fréquentes », résume Ludwig Willaume, adjoint au maire en charge des Espaces publics et du cadre de vie.
Recyclage
Une première tranche de travaux a été lancée au printemps dernier : près de 5000 m² de bitumes ont été déposés sur sept sites, pour l’essentiel en pied d’arbres sur de larges allées déjà végétalisées (Quai de Juillet, Promenade de Sévigné, Cours du Général de Gaulle…), puis envoyés dans des filières de recyclage.
Cet automne, la deuxième phase concerne des espaces présentant plus de contraintes d’usages. « Nous avons travaillé en liaison avec les conseils de quartier pour identifier les lieux pertinents. Les retours d’expérience de chantiers pilotes montrent que la débitumisation est très bien acceptée si on adapte l’aménagement des sols aux besoins des piétons », pointe Julia Calberg-Ellen, adjointe en charge de la Transition écologique.
Parmi ces chantiers pilotes, la végétalisation des cimetières, lors du précédent mandat, a permis de valider une solution technique simple : de la pleine terre dans les endroits où il n’y a pas ou peu de passages, et un mélange terre-pierre dans les zones piétonnes.
Espaces de fraicheur
Les chantiers de débitumisation mobilisent pour 2021 une enveloppe de 200 000 euros, subventionnés à 80 % par l’Agence de l’eau Seine-Normandie au titre de la gestion des eaux pluviales. D’ici à 2023, ce sont près de 500 000 euros qui sont prévus pour désartificialiser les sols.
La débitumisation ne constitue d'ailleurs qu’un seul des axes de la politique de végétalisation de la ville de Caen, qui doit aboutir à la plantation de 10 000 arbres supplémentaires en plus des 43 000 existants. L’un des objectifs principaux est de créer des espaces de fraicheur dans la ville pour lutter contre le phénomène des ilots de chaleur urbain. Le futur aménagement de la place Foch servira de modèle pour ces projets de plus grande ampleur. « Aujourd’hui, cette place est un espace minéral de 1,5 ha sur lequel personne ne s’arrête : demain, nous voulons en faire un lieu accueillant et largement végétalisé, où les habitants pourront venir se rafraichir en cas de vague de chaleur », indique Julia Calberg-Ellen.