Plusieurs dizaines d'experts et spécialistes internationaux de l'énergie sont actuellement rassemblés dans la capitale azuréenne dans le cadre du 2e colloque Enerpresse Forum (11 et 12 juin), organisé par le Groupe Moniteur, en partenariat avec plusieurs grands opérateurs du secteur: Logica, Total, RTE, gasNatural Commercialisation (opérateur du gaz en Espagne), ERDF, Areva, etc.
Ce colloque intervient six mois avant la tenue de la convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique à Copenhague et après l'adoption, en décembre dernier par l'Union européenne, du « Paquet énergie climat » qui fixe des objectifs ambitieux en matière de réduction d'émission des gaz à effet de serre et d'efficacité énergétique aux pays membres. Une série de tables rondes et de débats tente d'apporter des réponses aux grands défis auxquels vont être confrontés pays industrialisés et pays émergents dans les prochaines années: la sécurité d'approvisionnement, une question cruciale en Europe dont la dépendance énergétique va nettement s'accroître dans le futur, l'équilibre du mix-énergétique (quelles énergies utiliser pour satisfaire une demande croissante tout en préservant le climat ?), les importants investissements à réaliser dans le monde pour créer de nouvelles infrastructures de production et de transport de l'énergie, l'acceptabilité par les populations d'équipements capables de produire de grandes quantités d'énergies propres (le risque du syndrome « Nimby », c'est-à-dire oui aux énergies renouvelables mais « pas dans ma cour »), etc.
La France se donne des objectifs ambitieux
Intervenant lors de la première journée des débats, Pierre-Franck Chevet, directeur général de l'énergie et du climat au Meedat, a rappelé les grands objectifs que la France souhaite atteindre avec le Grenelle de l'environnement et pour renforcer son efficacité énergétique. « A l'horizon 2020, la demande française d'énergie devrait se limiter à 167 Mtep contre 177 Mtep aujourd'hui. C'est une ambition forte qui demande beaucoup de volontarisme et qui passe notamment par des réductions de consommations importantes dans les bâtiments », explique-t-il. Un surcroît de production de chaleur et d'électricité devrait être obtenu par les énergies renouvelables (+10 Mtep pour la chaleur notamment avec la biomasse, +7Mtep pour l'électricité grâce au solaire photovoltaïque). Côté ressources, le nucléaire va être conforté (mise en service des deux premiers EPR d'ici à 2020) et le gaz, malgré la baisse de la production attendue en Europe, va nécessiter des investissements importants en France touchant à la sécurisation du réseau de transport, aux capacités des terminaux, au GNL et à la consolidation des stockages souterrains. Au plan règlementaire, est attendue, avec le Grenelle II, l'élaboration de schémas régionaux de l'air, du climat et de l'énergie.