Avec son nom à coucher dehors, Willem Marinus Dudok (1884-1974) n’est guère connu que des historiens de l’architecture et des amoureux du Mouvement moderne. Il est l’auteur du Collège néerlandais de la Cité universitaire de Paris, un bâtiment frappé du sceau de l’orthogonalité, formé par une savante composition géométrique, dessiné en 1927 et inauguré tardivement en 1938. Classé aux Monuments historiques depuis 2005, il vient de rouvrir après quatre ans de travaux de restauration.
Ce projet à 21 millions d’euros, qui visait à redonner à l’ouvrage ses caractéristiques d’origine, consistait en une restauration complète de l’édifice, incluant les façades, les toitures et les espaces extérieurs; ainsi qu’en la réhabilitation des espaces intérieurs : chambres et espaces communs. En 2011, sa restauration a été confiée à Hervé Baptiste (ACMH) puis, à partir de 2013, à Radu Medrea et Marc Ferauge, architectes du patrimoine. Ils ont notamment repris l’ensemble des façades et des soubassements, l’étanchéité des terrasses, et remplacé les disgracieuses menuiseries PVC par des menuiseries métalliques. Le mobilier intégré des chambres, également signé Dudok, a été lui aussi restauré.
Les travaux ont permis de porter la capacité d’accueil de la résidence de 134 à 141 logements, dont 7 accessibles aux personnes à mobilité réduite. Outre la mise en conformité des locaux et équipements par rapport aux règles de sécurité, cette réhabilitation a amélioré le niveau de confort des chambres (sanitaires privatifs, électricité, connexion internet, etc.), ainsi que le fonctionnement des espaces communs. Cette restauration a été précédée d’une longue période d’études, de recherches et de diagnostics marquée par la livraison d’une importante monographie - «Dudok in Parijs/à Paris», rare publication intégralement consacrée à l’étude du bâtiment, restituant avec précision l’histoire du projet, l’analyse du bâti et allant jusqu’à proposer des options de redistribution.
