« Enfin, elle tombe ! En avril 2025, la tour d’Assas aura disparu », s’exclame, le 23 septembre en ouverture du congrès HLM qui se tient sur ses terres, le maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, Michaël Delafosse. « Sa disparition était attendue depuis de nombreuses années. Cette tour était devenue le symbole du malheur. Sa démolition est le symbole de la transformation du quartier. », a déclaré l’élu qui a assisté, de 23 septembre, au lancement des travaux de démolition par écrêtage de la tour d’habitation la plus haute d’Occitanie. Les jours sont en effet comptés pour l’immeuble d’habitation de 76 m de haut, figure de proue, depuis 1969, de La Mosson (anciennement La Paillade), quartier prioritaire du nord-ouest de Montpellier.
Après avoir relogé les locataires des 176 logements sociaux, le bailleur social ACM Habitat a engagé une opération de déconstruction sous maîtrise d’œuvre d’Antea Group. Elle a commencé en juillet 2023 par la démolition de la dalle extérieure et des grands escaliers au pied de la tour. Elle a été suivie à partir de septembre par le curage de la tour mené par Demcy (Eiffage Génie civil) et le désamiantage par l’entreprise DFD. Maintenant, les 22 étages vont être « grignotés » un par un jusqu’au 11e. Une douzaine d’équipiers Demcy travaille sur cet écrêtage, qui va durer six mois. Sur les étages inférieurs, une pelle de démolition à large bras sera mise à contribution durant deux mois supplémentaires. « La démolition pure se chiffre à 5 millions d’euros TTC », indique Fabien Granon, responsable des travaux chez ACM Habitat. Elle entraînera 20 000 tonnes de gravats. Si les orages cévenols de l’automne ne perturbent pas les travaux, la déconstruction s’achèvera au printemps 2025. Elle sera fêtée par une « zone artistique temporaire », une ZAT, assure le maire de Montpellier.
550 millions d’euros de l’Anru
Quel avenir pour le site de l’ex-tour d’Assas ? Un mix de logements et de commerces. Déjà, sur un site voisin, La Cité Jardins (groupe Action logement) a entamé la construction d’une résidence multigénérationnelle de 72 logements. C’est la première opération de construction du plan de renouvellement urbain du quartier Mosson qui « vaut un demi-milliard, autant que la cinquième ligne de tramway », souligne Michaël Delafosse.
« Parmi les plus gros en France, il est surtout un programme vraiment très emblématique de ce que fait l’Anru », confirme Anne-Claire Mialot, sa directrice générale, au Moniteur. L’agence, qui apporte 140 millions d’euros à Mosson, met aussi 24 millions sur le programme Cévennes voisin. Cela porte sa contribution aux projets montpelliérains à 164 millions d’euros, sur un investissement prévisionnel de 550 millions d’euros HT. Pour rappel, l’engagement national de l’Anru via le NPNRU s’élève à 12 milliards d’euros.
Pour sa part, le programme Mosson comporte la démolition de 858 logements (507 sociaux et 351 privés), la construction de 1 087 logements neufs, la requalification de 1 100 logements sociaux, la construction d’un pôle éducatif et deux groupes scolaires, l’aménagement de 34 hectares d’espaces publics, la redynamisation du commerce et de l’offre tertiaire. Par ailleurs, l’installation à Mosson du siège et de 400 collaborateurs du groupe Altémed (ACM, Serm et SA3M) est annoncée pour 2027.
Enfin, le rendez-vous de ce 23 septembre à la tour d’Asssas a été l’occasion pour la Ville et l’Etat de signer le Contrat de ville 2024-2030, la déclaration d’engagement liée à l’avenant n° 2 à la convention de renouvellement urbain Cévennes, et le renouvellement de la Cité éducative Mosson, en présence de la rectrice d’Académie et des directrices générales de l’Anru et de l’Anah. « Tous les financeurs sont là. Cela montre la convergence des politiques publiques », salue Michaël Delafosse.