Si tout va bien, lorsque les cyclistes du Tour de France s'élanceront le 6 juillet depuis Castres, dans le Tarn, pour rejoindre la station de ski d'Ax Trois Domaines en Ariège, le gîte d'Albert Gomes aura ouvert ses portes. Installé dans le village de Montseron à quelques kilomètres de la grotte du Mas d'Azil au sein du Parc naturel régional des Pyrénées Ariégeoises, l'ancienne grange-étable, bien de famille transmis de génération en génération, a fait l'objet d'une réhabilitation très soignée conduite par l'architecte ariégeois Henri Anel et accompagné par le CAUE de l'Ariège. Avec son soubassement en pierre et son élévation en bois, le « boucail », nom donné en occitan au lieu où on met le foin, est représentatif de l'architecture du Plantaurel. Posé perpendiculairement aux courbes de niveaux avec un pignon ouest en partie enterré, le bâtiment est protégé naturellement contre les éléments climatiques. L'implantation explique l'organisation sur plusieurs niveaux : le rez-de-chaussée pour accueillir les bêtes, l'étage pour garder le foin. Au sud, la façade, entièrement ouverte à l'origine, laisse place à une loggia pour conserver l'effet de creux.
Le volume d'origine gardé intact
«Mon souhait au départ est de transformer le bâtiment en hébergement touristique sans nécessairement préserver les caractéristiques du bâtiment. Après la visite avec Gîtes de France d'opérations exemplaires de réhabilitation, je prends conscience que je peux faire autrement. Là-dessus, s'est ajoutée la politique de soutien au tourisme durable du conseil régional de Midi-Pyrénées et l'accompagnement du CAUE qui m'a mis en relation avec l'architecte Henri Anel», raconte Albert Gomes. Gardant intact le volume d'origine, l'architecte a défini un programme avec deux espaces de nuit bien séparés (partie haute et basse) pour une surface d'environ 100 m2 habitables. Le palier de l'étage surplombe le vaste espace en double hauteur dans lequel prennent place les pièces à vivre largement ouvertes sur le paysage grâce à une grande baie vitrée donnant sur l'est. Au niveau inférieur, la porte de l'étable a été conservée et occulte les portes-fenêtres des deux pièces. Henri Anel s'est aussi préoccupé de conserver la bonne orientation : «Par exemple, la loggia au sud permet de profiter du soleil avec l'aménagement d'un coin lecture et de protéger la fenêtre de la chambre à l'étage des surchauffes d'été. Quant à la façade nord, elle comprend peu d'ouvertures », détaille-t-il.
Enduit correcteur en chaux-chanvre

La démarche de développement durable consistant à préserver l'existant a conduit ensuite à employer des matériaux sains et à faire appel à des entreprises locales. La menuiserie Gouzy de Labastide-de-Sérou (Ariège) a réhabilité toute la charpente intérieure et réalisé sur mesure les menuiseries en chataîgnier, essence largement utilisée localement dans le passé. Le bardage extérieur en bois de peuplier a été réalisé par une scierie locale. Pour couper l'effet de paroi froide du mur en pierre, sans nuire à son inertie, l'entreprise de gros œuvre SV constructions à Rieux-de-Pelleport (Ariège) a appliqué un enduit correcteur en chaux-chanvre. «La cloison de séparation entre le local de rangement et l'escalier descendant est constituée d'une ossature bois avec un remplissage chaux-chanvre. L'isolant pour les autres murs, plafonds et planchers est en laine de bois pour un meilleur confort d'été », précise le gérant Pascal Ameida. Le souci de la préservation du patrimoine n'a pas empêché le recours à la technologie. Pour optimiser la consommation d'énergie, le gîte est équipé d'une VMC hygroréglable, d'une cheminée à double foyer (système Polyflam), d'ampoules basse consommation. Au total, le chantier aura mobilisé Albert Gomes pendant quatre ans pour un coût de 91 000 euros TTC, dont une part en autoconstruction et hors honoraires de l'architecte.
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Jean-Pierre Camozzi (Camozzi Matériaux, Fleurance) : le président directeur général qui fait grandir ses adhérents | %%MEDIA:1019329%% | ||||
Camozzi Matériaux, ses douze points de vente, ses 160 collaborateurs, ses deux centrales à béton, ses 50 millions d’euros de chiffre d’affaires, sa flotte de véhicules et… son président directeur général, Jean-Pierre Camozzi, par ailleurs président du conseil de surveillance BigMat. Par où commencer… Le négoce ? Jean-Pierre Camozzi est « tombé dedans quand il était petit ». Il entre dans l’entreprise à 22 ans après un DUT finance et comptabilité. Sans état d’âme : pour lui, c’est une évidence. A l’époque, en 1986, Camozzi Matériaux compte deux points de vente : Fleurance et Lectoure. Il crée le troisième : Auch. Avec son père, ravi de n’être plus tout seul, ça fonctionne très bien. Le père s’occupe de l’administration et de la gestion, le fils prend en charge l’exploitation et le commerce, et visite les agences. Il ne fait pas que ça, il développe aussi : Muret, Roufiac, Colomiers, puis Auterive. En 2000, Jean-Pierre Camozzi, succédant à son père, devient président directeur général de l’entreprise familiale, qui affiche alors un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros. De reprises en créations, les développements continuent : Condom, Labruguière, l’Isle-Jourdain, Albi, Montauban. Outre le Gers, berceau de l’entreprise, Camozzi Matériaux est maintenant présent en Haute-Garonne, dans le Tarn et dans le Tarn-et-Garonne. En 2010, le chiffre d’affaires atteint 50 millions d’euros… Mais vous allez où comme ça ? Jusqu’à 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit 20 à 25 points de vente. En 2020. Jean-Pierre Camozzi a pour ambition de doubler son chiffre d’affaires tous les dix ans. Il l’a fait en 2010 par rapport en 2000, il le fera en 2020 par rapport à 2010. Non, il ne veut manger personne – d’ailleurs « on ne regarde pas les autres –, il veut développer, c’est tout. C’est une question de gène et de philosophie : une entreprise qui n’avance pas est morte et « les autres avancent à votre place et vous marchent sur la tête ». C’est aussi une question de rapport de force et de représentativité sur le territoire : « Il faut être incontournable sur son secteur ». Vaut-il mieux racheter ou créer une agence ? Peu importe, ce qui compte, c’est d’avoir les bonnes personnes. Aussi, avant de créer ou de racheter, Jean-Pierre Camozzi commence par se mettre en quête des hommes, dans ses murs de préférence : « Le but d’une entreprise, c’est de booster le potentiel de chaque collaborateur. » Chez Camozzi Matériaux, comme souvent dans le négoce, où l’expérience compte beaucoup, la promotion est d’abord interne. S’il connaît ses forces – « On a un savoir-faire qui a fait ses preuves » –, Jean-Pierre Camozzi se donne les moyens de ses ambitions : il fait attention à tout, se remet en question tous les jours et réinvestit l’argent gagné (l’entreprise est familiale : pas d’actionnaires à rémunérer ni de gros salaires à verser…). Et s’entoure bien : Gaston Virleux, directeur général, entré dans le groupe en 1998 comme chef d’agence, a pris la place de son patron quand celui-ci a pris celle de son père, devenant en quelque sorte un alter ego sur lequel Jean-Pierre Camozzi s’appuie sans réserve, parce qu’il faut être deux : « Je fonctionne avec lui comme nous fonctionnions avec mon père… » Et il y a les relations de proximité, qu’il tisse aussi bien avec les clients qu’avec les salariés, et s’il est exigeant avec ceux-ci, il l’est aussi avec lui-même. Mais il est fidèle, y compris avec les fournisseurs – certains sont là depuis 60 ans – et a toujours respecté sa parole. Résultat, « Quand on a besoin d’aide, on l’obtient. » Et puis il y a BigMat… Camozzi Matériaux entre dans le groupement en 1986 : « On savait que l’on ne pouvait pas rester seul dans notre coin. » Comme tous les adhérents, il reconnaît la force du modèle : la transparence, les échanges entre adhérents, la mutualisation des achats… « BigMat, c’est un état d’esprit » auquel, plus que les autres, Jean-Pierre Camozzi adhère, en s’investissant au plus haut niveau dans l’enseigne en tant que membre du conseil de surveillance en 2010, puis en tant que président du même conseil de surveillance depuis le mois d’octobre 2012. Pourquoi ? « Parce que ça vaut la peine », en particulier le plan stratégique qu’a présenté Joël Armary, président de BigMat, à la fin de l’année dernière : « Faire grandir tous les adhérents afin que l’enseigne devienne, d’ici cinq ans, le premier groupement d’indépendants de France ». Une ambition qui passe par le doublement du nombre de points de vente à la fin de l’année 2017. Jean-Pierre Camozzi est au diapason. Marianne Tournier Pour en savoir plus, venez découvrir le Tour de France des régions BigMat surhttp://www.letourbigmat2013.fr |