Le joyau du Strasbourg de la période allemande connaît sa nouvelle destinée. L’imposant Hôtel des Postes de style néogothique, bâti à la fin du XIXe siècle, va devenir un « lieu de vie » mélangeant habitat et activités, dixit Bouygues Immobilier. Le groupe a dévoilé, lundi 12 novembre 2018, le contenu du programme qu’il a conçu avec l'agence d’architectes Weber & Keiling et le bureau d’études Serue Ingénierie, dans leur réponse commune à l’appel à projets de Poste Immo, qu’ils ont remporté.
Cent logements, dont 33 aidés (Habitation Moderne et Perl), une résidence pour seniors Jardins d’Arcadie de 84 lots, une brasserie-restaurant, des bureaux partagés de type coworking, des surfaces de bureaux plus classiques et… le bureau de poste se partageront les 19 000 m2 utiles.
Ces surfaces additionnent la reprise de constructions d’origine ou de l’immédiate après-seconde guerre mondiale (le site fut l’objet de bombardements) avec une extension contemporaine. L’opération d’un montant de 25 millions d’euros engagera ses travaux au printemps 2019, pour une durée de deux ans.

Une partie des immeubles restaurés sera occupée par 67 logements privés de standing. © Bouygues Immobilier
Ouverture sur la « Neustadt »
« Ce projet de haute couture rend complètement à la vie du quartier l’îlot traditionnellement refermé sur lui-même », commente Florence Hauvette-Schaetzlé, directrice générale de Bouygues Immobilier région Est. Ainsi, le projet réinstaurera le passage vers l’avenue attenante de la Marseillaise qui avait été condamné après la dernière guerre. Il dévoilera aux passants la vaste cour intérieure aujourd’hui quelque peu mystérieuse, remplie qu’elle est de véhicules de La Poste qui s’en iront par le déménagement des activités postales.
« Une conservation-restitution complétée d’une touche résolument contemporaine », ainsi l’architecte Patrick Weber résume-t-il son approche. Non classé, l’ensemble n’en est pas moins situé dans le périmètre historique de Strasbourg et il constitue l’emblème de la « Neustadt » (nouvelle ville) de 1870-1918 inscrite depuis l’an dernier au patrimoine mondial de l’Unesco. Sa conception a dès lors avancé sous le regard attentif de l’Architecte des Bâtiments de France.
Touche contemporaine
Elle limite son intervention sur le bâti, ce que justifie aussi le très bon état de conservation, des parties d’origine de 1899 comme des reconstructions en grès rose de 1949. Principale modification, la tour qui servait aux télécommunications sera relookée et délestée de ses antennes peu esthétiques, de façon à devenir le bâtiment signal de l’ensemble, à 45 mètres de hauteur.
La partie neuve, quant à elle, se fera discrète en hauteur avec sesdeux niveaux en surplomb du parking souterrain, mais son ample façade en verre devrait marquer les esprits.

Le projet ajoute une construction neuve allongée à façade en verre et reprend la tour de télécommunications qui deviendra le bâtiment-signal. © Bouygues Immobilier