Acier Usinor croit au développement de l'acier dans le BTP

Après le retrait de Thyssen-Krupp, Usinor tient la corde pour la reprise du Belge Cockerill-Sambre, complémentaire au plan européen. Son recentrage sur les aciers plats s'accompagne d'une stratégie offensive sur les marchés européens de la construction.

Francis Mer, le président d'Usinor, a annoncé, le 23 septembre, le recentrage du groupe (72 milliards de francs de chiffre d'affaires en 1997) vers les produits plats et les inox. En contrepartie, le groupe, qui avait déjà vendu Unimétal, se dit prêt à céder son pôle « aciers spéciaux », c'est-à-dire Aster et ses filiales ; soit un quart de son chiffre d'affaires consolidé (1).

L'enjeu de la reprise de Cockerill-Sambre, grand producteur d'aciers plats (destinés à l'automobile, au bâtiment et aux emballages), explique aussi cette option stratégique. En effet, trop absorbé par le réglage lié à sa récente fusion, l'Allemand Thyssen-Krupp s'est retiré de la course à la reprise de l'aciériste belge. Usinor reste donc seul en lice auprès du vendeur : la région wallonne. L'enjeu ? Une production annuelle voisine de 25 millions de tonnes, équivalant à une place de numéro un européen (2) et de troisième aciériste mondial.

Le BTP représente l'un des principaux débouchés pour les aciers plats : le BTP européen en consomme 40 millions de tonnes sur une production globale de 100 millions. Pierre Bourrier, le directeur développement construction d'Usinor, explique la stratégie du groupe pour ce secteur, dont la principale entité concernée est Sollac et ses filiales (PAB, Tubeurop, GTS, Dilling, etc.) : « dans le BTP européen, la part des aciers plats progresse régulièrement à un rythme supérieur à celui du marché de la construction.

Stratégie européenne : + 13 % dans les aciers plats BTP d'ici à 2002

Contrairement à ce qui se passe dans l'automobile, la part de l'acier par rapport aux autres matériaux va continuer à progresser. Nous nous recentrons donc sur les produits plats car leur valeur ajoutée est supérieure à celle des aciers béton et des produits longs. Dans les ossatures, par exemple, la consommation de tubes soudés en France a progressé de 64 % entre 1992 et 1996 et les tôles de 28 %. Enfin, Usinor prévoit une progression moyenne de 13 % d'ici à 2002, en Europe. Cockerill-Sambre, plus présent sur les marchés du nord de l'Europe serait tout à fait complémentaire de nos implantations plus orientées au sud de l'Europe. »

(1) Usinor a réalisé 38,2 milliards de francs de chiffre d'affaires au premier semestre 1998, contre 38,5 sur les six premiers mois de 1997 mais le résultat net atteint 2 milliards contre 800 millions au premier semestre 1997. (2) Devant Thyssen-Krupp (19,5 millions de tonnes) et le Luxembourgeois Arbed (19 millions de tonnes).

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Si la région wallone accepte l'offre de rachat sur Cockerill, Usinor deviendra aciériste n° 1 en Europe et n° 3 au plan mondial.

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