Quelles sont les effets du redémarrage de la consommation sur l'urbanisme commercial ?
MICHEL PAZOUMIAN : Après une année noire en 1998, au cours de laquelle le nombre de projets de centres commerciaux recensés est tombé à 48, nous sommes remontés à 105 projets en janvier 2000 et 152 en janvier 2001.
De quel type de projets s'agit-il ?
Ils se ventilent d'abord entre 43 opérations de centre-ville, allant de 6 000 à 12 000 m2, souvent dans des villes moyennes...On peut citer le Clos-Courrier à Annecy, la restructuration des Nouvelles Galeries au Havre ou l'opération Bretagne à Nantes... Même si Quimper a changé de maire, je ne pense pas que la nouvelle équipe remettra en question le projet de Providence. Il y a de réels besoins de ces opérations, toutes nécessaires au mouvement actuel de renforcement des centres-villes.
Nous dénombrons aussi 40 projets de rénovations de centres commerciaux et 22 projets de centres à dominante loisirs. Nous sommes très prudents sur ces derniers : cela peut être la bonne mauvaise idée. Il faut se montrer attentifs à leur rentabilité prévisionnelle.
En terme de chiffre d'affaires, comment s'est caractérisé 2000 ?
A périmètre constant, les adhérents à Procos - soit 150 réseaux d'enseignes spécialisées représentant 20 000 commerces - ont vu leur chiffre d'affaires progresser de 18 % sur trois ans pour les boutiques et de 11 % pour les grandes surfaces spécialisées.
Avez-vous des sujets d'inquiétude ?
Ils sont de deux ordres : un tassement très net du chiffre d'affaires des mégastores ouverts récemment ; l'envolée des valeurs locatives en centre-ville et celle des centres commerciaux majeurs. Quand je vois la rue du Havre et l'avenue des Ternes atteindre les 14 000 francs du m2/an, qui était le prix des Champs-Elysées il y a quatre ou cinq ans... je me dis qu'il y a quelque chose qui ne va plus. On atteint des valeurs qui vont détériorer les comptes d'exploitation de tout le monde.