Quinze des vingt principaux promoteurs de France ont élaboré (ou sont en train de tracer) un plan pour réduire leur empreinte carbone. L’année de référence choisie est souvent 2019. La plupart de ces entreprises engagées visent une limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré par rapport à la période comprise entre 1850 et 1900.
En 2021, la température moyenne mondiale a été supérieure d’environ 1,1 degré par rapport au niveau préindustriel, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Depuis les années 1980, chaque décennie est plus chaude que la précédente.
Biosourcé
Parmi les leaders, Altarea annonce « une baisse de 37% des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 2019 et 2030 sur la promotion (scope 3) et neutralité carbone sur l’activité de foncière commerce (scopes 1 & 2) » mais ne communique pas sur les leviers à actionner ni sur les objectifs chiffrés de part de bois ou de béton bas carbone à atteindre dans ses opérations d’ici 2030 par exemple.
Le numéro un français Nexity vise, pour le scope 3 dédié à la promotion, « une diminution de 42% du CO2/m² livré en 2030 par rapport à 2019 ». Des partenariats pour se fournir en peinture biosourcée notamment sont à l’étude. Le groupe planche aussi sur l’intégration du biosourcé dès la conception de tous les projets via un outil interne à créer, à condition de trouver un équilibre économique.
« En 2030, d’une manière ou d’une autre, 100% des bâtiments comporteront des éléments biosourcés, que ce soit en gros œuvre ou en second œuvre, afin d’atteindre les objectif de la RE2020 », remarque Icade.
Béton
Concernant le béton bas carbone, Bouygues Immobilier, Icade ou encore Sogeprom annoncent que 100% des projets livrés en 2030 en comprendront, notamment dans la superstructure et/ou les fondations. Dans cette course, la filiale du groupe Bouygues s’appuie sur son partenaire Hoffmann Green Cement Technologies, qui doit lui permettre d’atteindre 5% de sa production en 2022 (contre 1% en 2021).
De son côté, Adim veut que le béton bas carbone représente 90% de ses m² livrés en 2030. A ce même horizon, Linkcity souhaite « baisser de 40% l’intensité carbone du béton utilisé » dans ses opérations. Nexity, Vinci Immobilier ou encore Alila considèrent le béton bas carbone comme un levier mais ne s’engagent pas sur un objectif chiffré.
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Bois
Dans la compétition autour du bois, l’enjeu des partenariats, avec Piveteau Bois pour Nexity par exemple, est central. Le premier promoteur de France souhaite ainsi que 33% de ses bureaux livrés en 2030 disposent d’une structure bois.
Bouygues Immobilier veut que le bois soit présent dans la structure et/ou les façades de la moitié de ses programmes résidentiels et tertiaires, soit au moins à 25m² de façade ossature bois (FOB) par logement selon ses estimations. Même objectif pour Linkcity, dont 24% des permis de construire déposés en 2021 étaient en construction bois.
Réemploi
Enfin, en matière de réemploi des matériaux et produits de construction, Bouygues Immobilier compte passer d’une part inférieure à 1% dans les programmes livrés en 2021 à 5% en 2030, grâce au Booster du Réemploi. Nexity, s’est engagé à intégrer cinq opérations par an, de 2021 à 2023, dans ce même Booster.
Sur ce point, Icade se dit en avance : « 100 % des démolitions supérieures à 5 000m² ont intégré une démarche de réemploi en 2021 ». En 2030, la filiale de la Caisse des dépôts assure qu’il n’y aura plus de seuil pour réemployer les agrégats dans le béton, le faux plancher, les éléments des sanitaires…
Groupe Pichet, Procivis, Bassac, Emerige et Green City Immobilier n’ont pas de trajectoire carbone ou ne communiquent pas sur le sujet.