Evénement

Béatrice Bellynck-Doisy « Bâtir des équipes »

Les textes de la réforme sont très précis sur les modalités et le contenu de l'enseignement. Quelle est la part d'autonomie des écoles d'architecture ?

BEATRICE BELLYNCK-DOISY. A partir d'un cadre national commun, les écoles ont une autonomie pédagogique beaucoup plus importante qu'actuellement. La réforme les incite à bâtir un programme pédagogique à partir de leurs pôles d'excellence, et à monter autour de ce programme des équipes d'enseignants et de chercheurs de haut niveau. Le rôle nouveau que nous voulons donner aux directeurs va dans ce sens. Ils avaient auparavant un profil avant tout administratif et financier. Ils ont désormais vocation à enseigner et à animer une équipe, autour du projet pédagogique dont les grandes orientations sont définies par le conseil d'administration.

Nous avons commencé à nommer, après avis des conseils d'administration, des personnalités comme Jean-Yves Chapuis à Rennes, élu et universitaire, Francis Nordemann à Rouen, architecte et urbaniste, ou Didier Rebois à Clermont-Ferrand, secrétaire général d'Europan. Ils sont nommés pour une période de trois ans renouvelable une fois, avec retour à l'enseignement, un peu comme les présidents d'université.

Comment s'établit, concrètement, le lien avec l'enseignement supérieur ?

Entre ici en jeu la notion d'habilitation. Les écoles seront habilitées, pour des périodes renouvelables de un à quatre ans, à délivrer les diplômes nationaux des deux premiers cycles, et seules ou conjointement avec l'université pour les troisièmes cycles Dea et Dess. Elles seront naturellement seules à délivrer le Dplg, qui vaut licence d'exercice. Cette habilitation suppose, comme pour tout DEUG, maîtrise ou doctorat, un passage devant l'instance nationale d'évaluation qu'est le Cneser (Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche), qui se fera assister d'experts aux compétences reconnues dans la discipline architecture. Préalablement, les écoles auront été et évaluées par la Ccst (Commission culturelle, scientifique et technique) du ministère de la Culture. Théoriquement, les projets qui ont reçu avis favorable de la Ccst devraient être admis par le Cneser. Mais, encore une fois, seule la Ccst est compétente pour l'habilitation du cycle Dplg.

Le ministère de la Culture aura-t-il les moyens de cette réforme ?

Le budget 1998 traduit un vrai effort en direction des écoles, dont les crédits de fonctionnement sont en augmentation de 14 %, soit 20 millions de francs de plus. Mais la question du personnel reste entière. Quinze postes de professeurs ont été créés, il en faudrait quarante. Quand au personnel ATOS (agents techniques et ouvriers de services), qui englobe une quantité de tâches d'administration et de maintenance, mais aussi les bibliothécaires et les documentalistes, il est en sous-effectif cruel. Vingt-deux postes ont été créés. Or il en faudrait cent cinquante... Nous étudions actuellement les moyens de combler ce manque, notamment par des redéploiements internes.

Sous-directeur de l'enseignement et des professions à la direction de l'architecture et de l'urbanisme du ministère de l'Equipement, puis sous directeur de l'enseignement et de la recherche à la direction de l'architecture du ministère de la Culture, Béatrice Bellynck-Doisy est le principal artisan des nouveaux textes avec, les équipes du bureau des enseignements et du bureau des affaires générales. Réforme bouclée, elle se prépare à rejoindre l'Inspection générale de l'architecture.

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