BEG grandit au rythme de l’international

Feuilleton 6/8 Export -

Hugues Golzio a fait de BEG Ingénierie le leader européen de l’immobilier commercial. Sans l’international, la PME d’Orléans vivrait des jours difficiles.

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Alors que l’activité se ralentit en France, Hugues Golzio se félicite tous les jours que son entreprise se soit, dès sa création, tournée vers l’international. « Cela s’est fait presque par hasard, explique le P-DG de BEG Ingénierie, bureau d’études spécialisé dans la réalisation de centres commerciaux clés en main et d’opérations de maîtrise d’œuvre. En 1966, nous avons accompagné Auchan en Italie. Cette expérience fut une tête de pont pour nous développer vers d’autres pays. Cela nous permet aujourd’hui d’être leader européen de l’immobilier commercial avec 5 millions de m2 construits. » La vision stratégique du fondateur Robert Preslier a été d’autant plus capitale que BEG connaît aujourd’hui des jours plus difficiles.

Après un intermède au sein d’un groupe américain, BEG est racheté en 2005 par quatre de ses cadres, dont Hugues Golzio. Le véritable tournant international de l’entreprise date d’ailleurs de cette période. La nouvelle équipe dirigeante décide de renforcer la présence de l’entreprise en Italie et en Pologne et choisit de nouvelles cibles : la Russie, l’Ukraine, la Roumanie, le Maghreb. Le pragmatisme est le maître mot de ce développement en dehors des frontières hexagonales : « Nous n’avons pas les moyens d’aller dans un pays en blanc, c’est trop coûteux et trop risqué. Nous y allons avec modestie en accompagnant un client, comme Auchan ou Carrefour », précise Hugues Golzio. Ce qui ouvre parfois la porte à une diversification des activités de l’entreprise à l’export avec des projets industriels ou logistiques à l’image des réalisations de BEG en Pologne. Chaque pays abordé devient alors une « porte d’entrée ». La Pologne a ainsi servi de marchepied pour aller vers d’autres marchés en Russie, en Ukraine... car « nous n’aurions pas pu aller directement d’Orléans à Moscou ».

L’Afrique, prochaine cible

Pourtant, le développement à l’international de l’entreprise ne s’est pas fait sans mal, notamment dans les pays de l’Est. « Une grande partie des affaires se sont taries. Mais comme nous avons investi sur place, nous avons fait le choix de ne pas nous retirer en maintenant un embryon de structure, en attendant le réveil des affaires », témoigne le chef d’entreprise. C’est également vrai, mais d’une manière différente, au Maghreb où les lourdeurs administratives découragent plus d’un entrepreneur ! Des déboires, BEG en a connu notamment en raison de partenariats malheureux. A l’instar de la Turquie où la PME avait choisi de travailler avec un associé local, parti avec les clients et le savoir-faire. Autre déconvenue en Espagne où une joint-venture a été constituée, mais sans aucun résultat : « Nous préférons aujourd’hui partir seuls pour protéger notre pré carré. » Le réseau BEG est aujourd’hui en grande partie achevé. Certes la PME réalise des chantiers ici ou là comme en Scandinavie, mais sans volonté d’implantation locale. L’Afrique pourrait pourtant être la prochaine cible dans des pays francophones ou en Angola : « Par commodité, nous recherchons des pays sans trop de décalage horaire, c’est essentiel pour suivre efficacement les chantiers. » Des touches commerciales au Vietnam ne devraient donc pas se concrétiser.

« BEG a grandi au rythme de l’international qui devient un exercice indispensable à la survie de l’entreprise. Pour travailler avec les grandes enseignes, poursuit le P-DG, il est indispensable de les accompagner à l’étranger, elles apprécient qu’on les suive, qu’on prenne des risques avec elles. C’est aussi une démarche commerciale. »

Alors que l’activité est en berne avec une forte baisse du chiffre d’affaires attendue cette année après 1,9 million de pertes l’an passé et une recapitalisation de l’entreprise, l’international devient un outil de survie. Une situation qui n’est pas pour déplaire à Hugues Golzio : « L’international, c’est toute notre histoire, notre culture. Nous n’y allons jamais avec des pieds de plomb. C’est toujours un investissement enthousiasmant, mais aussi éprouvant. »

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