A Fleury-les-Aubrais (Loiret), au nord d’Orléans, les anciens ateliers de la Seita vont goûter à la vie étudiante. Intégrée dans le périmètre de la ZAC Interives, un nouveau quartier de logements et de bureaux dont l’aménagement a démarré en 2019, cette friche urbaine de près de 11 000 m2 à proximité de la gare a été vendue par l’aménageur, la Semdo, à Aken Ecosystèmes.
Cet opérateur privé veut en faire un « lieu de vie » déclinant divers usages autour de l’enseignement supérieur. « Nous développons des infrastructures immobilières et nous les exploitons », précise Rémi Ehrhart, cofondateur de cette société à mission, filiale du groupe OBI. Ce dernier est le propriétaire des écoles Ynov et Eicar, spécialisées dans le numérique, la création et l’innovation. Il compte déjà 15 campus rassemblant un total de 12 000 étudiants en France.
Le programme de Fleury-les-Aubrais mobilise plus de 60 M€ d’investissement et constitue la première opération de rénovation portée par Aken Ecosystèmes qui privilégiait jusqu’alors la construction de locaux neufs. La réhabilitation des lieux, baptisés « Les Sheds », a été confiée à l’architecte Jérémy Nadau, basé à Bordeaux où il travaille notamment sur la friche Darwin. Son projet entend faire entrer l’écologie au cœur de ces vastes hangars de béton - 180 m de long sur 60 m de large - tout en cherchant à conserver le bâtiment aussi brut que possible. L’objectif est de préserver la mémoire industrielle du site ainsi que « sa dimension magistrale, qu’il convient de respecter », souligne-t-il.
Une toiture en sheds conservée
Trop larges pour les usages envisagés, les locaux seront évidés en leur centre, sur 3 000 m2 . Dans cet espace à ciel ouvert, une forêt urbaine sera plantée, ouverte aux apprenants comme aux habitants du quartier, « avec l’espoir que les 200 arbres - charmes, tilleuls, chênes, etc. - culminent un jour à 15 m », indique Jérémy Nadau, qui travaille avec l’agence A + R Paysages.
Sur le reste du bâtiment, la toiture emblématique, en dents de scie, sera entièrement préservée. A l’une de ses extrémités, le campus Ynov s’installera sur 4 500 m2 et pourra accueillir 2 000 étudiants. A l’autre bout, un tiers-lieu de 2 200 m2 hébergera des activités de restauration et d’animation ainsi que deux amphithéâtres qui pourront être mutualisés par tous les utilisateurs. Entre les deux, dans la longueur du bâtiment, d’autres locaux verront le jour de part et d’autre de la forêt intérieure pour proposer en location des espaces de formation, de coworking, ou des locaux pour des activités artisanales ou associatives, au cœur d’une « manufacture urbaine ».
Du bois brûlé habillera le bâtiment en façade, un matériau qui rappellera celui de la future scène de musiques actuelles attendue juste à côté. Le programme prévoit par ailleurs une résidence étudiante de 280 lits et 5 300 m2 SP, conçue par l’agence Urb1n. Installée sur une parcelle voisine, elle ouvrira à l’horizon 2029, juste après la livraison des sheds rénovés, prévue en 2028, et dont les travaux doivent commencer l’an prochain.