Quel bilan tirez-vous de l'année 2024, la deuxième de la REP pour le bâtiment (PMCB) ?
Les chiffres doivent encore être consolidés, mais nous allons arriver à près de 10 millions de tonnes (Mt) de déchets inertes collectés et traités. Nous atteignons ainsi les objectifs qui nous ont été fixés par les pouvoirs publics. Par ailleurs, 92 % des déchets que nous récupérons sont recyclés.
Pour 2025, nous visons 11 Mt de déchets à traiter et 110 000 t de produits de seconde main réemployées. Au total, 130 Mt de matériaux de catégorie 1 (minéraux) sont mises sur le marché chaque année en France par les industriels. Notre part de marché sur la collecte de l'éco-contribution pour ces produits est de 80 %. Aujourd'hui, nous comptons 4 000 points de reprise : 100 plateformes de recyclage, 600 points de distribution et de négoce, 200 déchetteries professionnelles et 2 100 déchetteries publiques. Nous espérons parvenir à un total de 5 500, mais nous devons attendre que les contrats soient signés pour intégrer certaines déchetteries publiques, et cela demande du temps.
La reprise des déchets est désormais censée être gratuite. Est-ce réellement le cas ?
Oui, c'est l'une des nouveautés applicables au 1er janvier 2025. Elle existait dès le début pour les artisans dans les déchetteries professionnelles. Pour les chantiers de plus grande taille, nous facturions un reste à charge de 50 % en 2023 et de 20 % en 2024. Aujourd'hui, quels que soient le réseau de collecte et l'apporteur, la gratuité est totale dès lors que le déchet est conforme au standard de collecte.
Quels sont vos autres objectifs pour 2025 ?
Nous élaborons une feuille de route pour l'écoconception des produits et, surtout, cherchons des solutions complémentaires de recyclage. Nous essayons par exemple de trouver des filières spécifiques pour le béton cellulaire. La première est le recyclage lors de sa fabrication : nous allons accompagner le fabricant Xella dans la captation de chutes de béton cellulaire sur les chantiers pour massifier les flux. Nous envisagerons aussi des usages pour les bétons issus de la démolition. Dans le cadre de cette feuille de route, nous nous associons à divers partenaires - centres de recherche, universités, laboratoires - afin d'avancer sur ces filières futures de valorisation de déchets. Comme dans tout dispositif REP, les producteurs devront établir des plans de prévention et d'écoconception de leurs produits, puis nous les transmettre afin que nous puissions les analyser, les consolider et les rendre publics à travers des synthèses. Ces plans pourront être individuels ou communs à une filière.