Le groupe français Courtepaille compte 216 restaurants en France, dont 80 % de succursales et 20 % de franchises. Depuis trois ans, il s’est lancé dans une politique de développement durable : « Chaque année nous abordons un thème que nous développons auprès de nos 3 500 collaborateurs », explique Antoine Sauvage, directeur du développement durable de Courtepaille. Cette année, la thématique choisie est celle de la maîtrise de l’énergie. Le nouvel établissement Courtepaille à Blagnac, sur la ZAC Andromède, près de Toulouse, est représentatif de cette politique du maître d’ouvrage privé : « Il s’agit d’une première étape vers un bâtiment zéro énergie fossile », poursuit Antoine Sauvage. « Nous avons apporté des modifications dans la conception et le fonctionnement du restaurant, et pour les deux suivants, nous irons encore plus loin, pour atteindre, dès 2010, un premier bâtiment sans recours à l’énergie fossile. »
Deux éoliennes porte-enseigne
Concrètement, le bâtiment se présente sous forme d’une structure à ossature bois, avec panneaux isolants en bois reconstitué, charpente et mobilier en bois et double vitrage à l’argon. Un chauffe-eau solaire thermique assure 50 % des besoins d’eau chaude. Le restaurant est flanqué de deux éoliennes porte-enseigne Nhéolis d’une capacité de 4 500 kWh/an (10 % de la consommation annuelle). Les détails de la conception ont été pensés dans une optique d’économie d’énergie : puits de lumière au-dessus de l’office à vaisselle, éclairages intérieurs « fluo-compacts », enseignes éclairées par des LED, représentent « une consommation divisée par dix, sur un poste qui représente 30 % de notre consommation électrique annuelle », développe Antoine Sauvage. Pour les déchets, un circuit court : les graisses issues des eaux de lavage sont récupérées et réduites par apport d’enzymes, qui réduit la production annuelle par quatre. « Mais cette politique ne fonctionne que par la sensibilisation de nos équipes, la modification des comportements », explique Pascal Magneron, directeur marketing du groupe.
« Avec le restaurant de Blagnac, nous pouvons tester grandeur nature nos options, elles permettront d’améliorer nos établissements », poursuit Antoine Sauvage, responsable du patrimoine du groupe : « Nous avons installé des chaudières solaires sur 17 établissements neufs et trois de nos anciens restaurants, des compacteurs à déchets, et bientôt des toitures vététalisées... »
Les obstacles ? « EDF ne reprend pas l’électricité de nos éoliennes parce que nous sommes hors zone éligible. Nous sous sommes adressés à Enercoop. » Blagnac a un coût de 600 000 euros hors VRD. Un premier pas vers l’objectif, plus très éloigné, du « zéro énergie fossile ».