Au sud de Toulouse (Haute-Garonne), le quartier Faubourg Malepère sort de terre. L’aménageur Oppidea y prévoit d’ici 2036 la livraison de 6 700 logements accompagnés d’équipements publics et de commerces. Mais la crise de la promotion est passée par là. Faute d’écouler leurs programmes, de nombreux opérateurs les ont vendus en bloc à des bailleurs sociaux.
C’est dans ce contexte que Promologis, filiale d’Action Logement, construit 400 logements dans cette ZAC, dont 186 rachetés à des promoteurs en difficulté. « Ils sont répartis dans une dizaine de résidences et leur livraison s’échelonnera jusqu’en 2026 », indique Philippe Pacheu, le directeur général de Promologis.
Le bailleur social investit ici 85 M€ pour produire une large typologie de logements : sociaux, locatifs intermédiaires et en accession à prix abordable. Illustration avec cette résidence de 45 appartements en chantier dont la maîtrise d’œuvre a été confiée à l’agence toulousaine BVA, selon un cahier des charges précis fléché par Oppidea. « Nous devions concevoir un socle mutable qui permette de combiner du stationnement et un autre usage - ici ce sera 300 m2 de bureaux. La construction devait aussi être conforme à la RE 2020 et au niveau E2 C2 du label E+ C-. Enfin, il fallait que le bâti soit assez élevé (R + 7 et R + 6) car situé en bordure d’une voie très passante », décrit Jessy Vivier, responsable études et chantiers chez Promologis.
Pour répondre à ces exigences, les architectes ont opté pour le bois, combiné à un système de poteaux et planchers béton. « Au démarrage du projet, le bois nous est apparu comme la meilleure solution pour décrocher le niveau requis du label E + C-. Finalement, avec 1 700 m2 de façades à ossatures bois non porteuses, et des murs à ossatures bois en dernier étage, le bois est presque partout et nous atteignons quasiment le seuil 2025 de la RE 2020 », souligne Oscar Billerot Muñoz, architecte associé chez BVA.
Raccordement au réseau de chaleur.
La résidence compte en effet 75 % de bois et 25 % de béton, habillé de briques en terre cuite et de bardage métal, le tout pour des coûts de construction supérieurs de 15 % à un bâti traditionnel, à 1 900 euros/ m2 HT. « C’est souvent le cas dans des ZAC, en raison des exigences de l’aménageur, et ce malgré des fonciers moins chers », estime Jessy Vivier. Le réseau de chaleur du Mirail assurera la production d’eau chaude et le chauffage.
Organisé en corps d’état séparés, le chantier est mis en œuvre par Starbat Midi-Pyrénées, titulaire du lot gros œuvre façade avec le sous-traitant AV. CO. Bois, spécialiste de la construction bois. « La façade à ossature bois est posée sur chaque plancher et sert de coffrage à la structure qui reste en béton. Nous venons couler les poteaux en béton dans des réservations. Les délais de notre chantier sont de ce fait assez courts, avec seulement sept jours nécessaires pour monter un niveau », détaille l’architecte.