C’est un établissement atypique, dessiné par Christian Hauvette, grand prix national de l’architecture en 1991. Dès sa construction en 1989, le lycée Lafayette de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), s’est démarqué par sa forme circulaire, éclairé en son centre par un mur-rideau en aluminium incliné composé de 1700 vitrages montés en écailles. Cette particularité rend aujourd’hui sa réhabilitation thermique et énergétique hautement technique.
Le projet est mené en marché global de performance par la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui a sollicité la SPL Oser comme assistant à maîtrise d’ouvrage. L’opération, qui doit être livrée le 12 décembre, mobilise un groupement piloté par Bouygues Bâtiment Sud-Est (mandataire), avec l’agence d’architecture AAGroup, Ingérop (BET TCE), Inddigo (BET environnement) et Engie Solutions (exploitation-maintenance).
Le défi est double : d’une part, respecter le patrimoine en préservant l’identité formelle de cette œuvre architecturale de 31 000 m², et d’autre part, améliorer les performances énergétiques du bâtiment.
Il a donc fallu être ingénieux. « Ce sont deux époques qui se confrontent. Dans les années 1980, le projet a été porté par une philosophie et un geste architectural. Aujourd’hui, nous sommes revenus à des bâtiments plus simples et à une logique frugale », note Aurélien Frances, architecte associé d’AAGroup.
Afin de mieux maîtriser l’apport solaire et de gagner en performance, il a fallu repenser la façade intérieure. Elle n’est désormais plus totalement vitrée. Surtout, elle n’est plus inclinée. Elle a été reconstituée en gradins grâce à 300 murs préfabriqués, suivant la courbe elliptique du bâtiment. Ces murs à ossature bois recouverts d’un bardage métallique, en cassettes aluminium, respectent l’esprit d’origine du projet.
300 murs
Ce choix a rendu le chantier complexe. « Il a fallu réaliser des relevés très précis. Sur les 300 murs, il n’y en a pas deux qui sont identiques et qui ont la même largeur, puisque nous avons des rayons de courbure qui ne sont pas constants sur toute la périmétrie », explicite Yoann Lacoste, chef du service travaux chez Bouygues Bâtiment Sud-Est. Cette inclinaison a aussi davantage exposé le chantier aux intempéries, complexifiant la mise en place de la protection provisoire au moment du démontage de la façade existante.
Dernière difficulté et pas des moindres, le chantier s’est déroulé en site occupé, en présence des 1 600 élèves. Il a fallu suivre un planning millimétré. « Nous avons découpé le bâtiment en 19 compartiments. Et nous avons avancé chronologiquement en déménageant les élèves et les équipes pédagogiques dans des modules provisoires installés au pied du lycée », détaille Franck Gély, chargé d’opération pour la SPL Oser. « Certains travaux ont été réalisés pendant les vacances scolaires, en été, comme le démontage de la verrière sommitale en toiture. Certaines salles de classe, situées en dessous, n’étaient pas délocalisables », indique Yoann Lacoste.
Le montant de l’opération s’élève à près de 20,5 M€ TTC. L’engagement contractuel impose une réduction de 20% des consommations énergétiques sur l’ensemble du site.