L'Ehpad de Bohars (Finistère), dépendant du CHU de Brest, sera reconstruit d'ici 2030 en maisonnées pour que les personnes âgées puissent vieillir « comme chez elles ». Le concept, novateur, a été présenté au salon Santexpo, fin mai à Paris.
Sous la forme d'un « quartier des aînés » ouvert sur la ville, une douzaine de bâtiments allant du R + 1 au R + 4, soit une surface de 22 300 m2 , seront édifiés au sein d'un parc paysager pour un budget de 80 M€. Le permis de construire devrait être déposé avant la fin de l'année afin de lancer les appels d'offres mi-2025 et les travaux en 2026.
Réduction de la surface construite.
Les logements des 400 résidents seront disposés non plus en chambres mais en « maisonnées » pour sept personnes, dotées d'espaces et d'équipements leur donnant une certaine autonomie. Les parties privatives totaliseront 25 m2 par personne, tandis que les familles pourront
être accueillies dans les pièces collectives. L'espace dédié aux circulations et à l'activité des soignants sera réduit. Les fonctions de logistique et de soin, spécifiques à un établissement de santé, se feront très discrètes. Les services - repas, linge, pharmacie et collecte des déchets - seront fournis par l'extérieur, grâce à un petit train de chariots circulant sur le site. Cette rationalisation devrait permettre de limiter la surface construite par résident à 53 m2 au lieu des 60 m2 constatés en moyenne dans les établissements aujourd'hui.
Avant d'être retenue comme maître d'œuvre, l'agence d'architecture Ameller-Dubois a dû, comme les deux autres finalistes du concours, se soumettre à une journée vécue « dans la peau » d'un résident de 85 ans. Six personnes dans chaque équipe ont été priées de parcourir l'Ehpad actuel sous simulateur de vieillissement : dos raidi, vision réduite, ouïe affaiblie, articulations douloureuses et jambes lourdes. Elles ont également évolué en fauteuil roulant ou en poussant un déambulateur. « Les normes de construction sont trop souvent mono-pathologiques. Elles ne combinent pas tous les maux », spécifie Erwan Le Lann, en charge du projet à la direction travaux du CHU.
Grâce à cet exercice, le projet final évite des ressauts de porte de 2 cm, des pentes douces encore trop abruptes, des boîtes à digicodes illisibles dans le soleil, des boutons d'ascenseur trop hauts et des lettres trop petites dans la signalétique. Autant de détails qui n'en sont pas pour les personnes âgées.