Rebaptisée Fougerolle-Borie, l'entreprise Borie-SAE est passée en début d'année chez Fougerolle (groupe Eiffage), avec effet rétroactif au début de 1998. Elle « cohabite » désormais aux côtés de Fougerolle-Ballot dans les métiers des travaux publics du groupe présidé par Jean-Jacques Lefebvre, qui explique avoir « resserré les rangs, en usant des complémentarités de ces deux entreprises ». Fougerolle-Ballot est en effet plutôt centré sur les grands travaux ponctuels, tandis que Fougerolle-Borie est spécialiste des travaux régionaux, avec notamment de fortes implantations dans le sud-est.
Parallèlement, toutes les activités de terrassement d'Eiffage ont été regroupées début 1999 chez Fougerolle. Sont concernées la Forézienne, filiale de Borie-SAE, et Roland et Tinel, deux filiales de SCR-Beugnet. « Nous bénéficions d'un poids important dans les terrassements, avec un chiffre d'affaires de l'ordre de 1 milliard de francs (150 millions d'euros) », souligne Jean-Jacques Lefebvre. En ajoutant ce chiffre à celui du génie civil, des ouvrages d'art et des travaux souterrains, les travaux publics pèsent 2,2 milliards de francs (340 millions d'euros) de chiffre d'affaires, soit une hausse de 54 % par rapport à 1997 compte tenu des variations de périmètre, mais en recul de 6 % lorsque l'on retire Fougerolle-Borie. Les gros chantiers en cours ? En souterrain : la gare de Monaco, la traversée de Toulon et la cheminée IGCN du Siaap : en terrassements, un lot de l'A89 et la station d'épuration de Valenton.
Un pari sur l'immobilier
Fougerolle se montre optimiste pour 1999, après un nouvel exercice légèrement déficitaire, pour un chiffre d'affaires de 5,072 milliards de francs (773 millions d'euros). « Nous revoyons aujourd'hui nos prévisions à la hausse, à 5,7 milliards de francs, grâce au maintien des TP et surtout grâce à la reprise du bâtiment, qui devrait atteindre 3,3 milliards de francs », se réjouit Jean-Jacques Lefebvre, qui s'avoue « confiant » pour dégager des résultats positifs cette année. Explication principale : la fin du Périssol, qui accélère la terminaison de plusieurs opérations immobilières. Fougerolle pense vendre plus de 500 logements en 1999, et réaliser un chiffre d'affaires de 450 à 500 millions de francs dans l'immobilier.
La grosse affaire de l'entreprise est parisienne : le Van Gogh, un immeuble de bureaux de 33 000 m2 quai de La Râpée, à côté du siège de la RATP. Lancée en blanc par sa filiale Sofracim, l'affaire est estimée à 1,2 milliard de francs (le foncier pesant pour 600 millions de francs dans les comptes de l'entreprise), et intéresse des investisseurs français, allemands et américains.
Autre affaire en cours, l'Institut du Judo, porte de Châtillon, dont le montage est enfin bouclé (200 millions de francs). Et la restructuration de l'ancien siège de Renault, à Boulogne-Billancourt, pour l'américain HRO (440 millions de francs).
GRAPHIQUE : Ventilation du chiffre d'affaires par activités de Fougerolle-Ballot et Fougerolle-Borie - Quatre grands métiers.
Les travaux souterrains représentent 526 millions de francs de chiffre d'affaires chez Fougerolle. Dans le nouveau périmètre, les effectifs TP atteignent 1 411 personnes.
