Bureaux - Vers une autogestion partielle grâce aux capteurs

Initiatives - 

En exploitant les données qu'il collecte, le bâtiment prend la main sur l'optimisation de ses performances.

 

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Toutes les dix secondes, 16 000 données sont collectées sur le siège social toulousain de GA Smart Building.

« Après l'eau, l'air et l'électricité, nous considérons la data comme le quatrième flux d'un bâtiment », lance Rémi Visière, directeur R & D et innovation du groupe GA Smart Building. Une conviction que le concepteur, promoteur et constructeur s'applique à transposer dans la réalité en bardant toutes ses réalisations neuves de mouchards en tous genres.

Baptisé Agua, son siège toulousain se veut la vitrine de cette stratégie. Sur ce site, pas moins de 1 000 capteurs assurent la collecte de 16 000 informations toutes les dix secondes. Autant de données qui sont ensuite centralisées puis analysées, avec un objectif : disposer d'éléments fiables sur le comportement du bâtiment en vue d'optimiser ses performances énergétiques comme le confort des usagers.

En découle un bouquet d'applications susceptible d'être largement étoffé puisque le système est conçu pour intégrer d'autres équipements, logiciels ou services développés par des tiers et qui viennent s'ajouter aux solutions natives de GA. Parmi ces dernières, le logiciel Gapéo (gestion active de la performance énergétique), développé par le groupe depuis 2006, permet par exemple de visualiser les surplus de production des installations photovoltaïques et de les injecter dans un smart grid.

Harmoniser la température intérieure. Cette année, GA veut franchir une nouvelle étape dans l'exploitation de la data, et déployer dans des structures existantes la visualisation en temps réel des données à travers l'avatar numérique du bâtiment. Déjà testée sur son siège, cette amélioration permet de localiser les différents usages pour corréler les activités des occupants et le comportement de l'édifice. « Le système d'exploitation peut ainsi réagir de manière autonome et, par exemple, harmoniser la température, détaille Rémi Visière. Il pondère toutefois la portée de cette automatisation : « L'autogestion complète restera à mon sens une utopie. Le confort étant très subjectif, il faudra toujours laisser à l'usager la possibilité de jouer sur certains paramètres. » Le directeur R & D en convient également, un important travail reste à accomplir afin de massifier ces solutions. En particulier sur le choix du mode de stockage des données car « les fonctions essentielles des locaux doivent perdurer même en cas de coupure du réseau », souligne-t-il. C'est pourquoi le groupe s'intéresse de près au « fog », qui permet de traiter certaines informations directement au niveau des objets connectés sans passer par le cloud.

Ces freins levés, les technologies pourront se démocratiser mais ne se suffiront pas à elles-mêmes. L'amélioration des performances des ouvrages passera inévitablement par une modification des comportements : « Les bâtiments à énergie positive représentent un seuil de performance énergétique issue du seul bâti. Il nous faut maintenant inciter à agir sur les usages. Là encore, la technologie peut aider. La visualisation 3D, par exemple, est un bon levier pour favoriser les comportements vertueux. »

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