« D’abord le contexte : depuis le 18 mars, quasiment toutes les entreprises de travaux publics de la région sont arrêtées. Le personnel est rentré chez lui, après la déclaration de Macron. On est confronté à un truc machiavélique : d’un côté, le télégramme de Castaner nous précise qu’on peut poursuivre les chantiers, munis d’une attestation pour effectuer le trajet domicile travail. De l’autre, la profession est à l’arrêt : il n’y a plus de salariés, plus de maître d’œuvre et les collectivités ne veulent pas prendre la décision de l’arrêt du chantier. Chacun renvoie cette responsabilité vers l’entreprise, Etat et collectivités ont le même discours. Or les entreprises ne sont plus en situation de travailler, parce que les salariés sont chez eux, les fournisseurs ne livrent plus. Comment travailler si nos camions sont arrêtés tous les 10 km et qu’il faut présenter une attestation ? C’est un scandale que les pouvoirs publics demandent aux entreprises de travailler, alors qu’elles n’en ont plus les moyens, faute de personnel. Nous sommes traités comme des chiens. La Métropole de Bordeaux nous indique que les travaux du tramway continuent et que si les chantiers s’arrêtent, c’est de la responsabilité des entreprises. De fait, signer un ordre de service d’arrêt de chantier engagerait le maître d’ouvrage. Les adhérents sont perdus, ne savent plus que faire, surtout les PME, moins structurées que les majors en ressources humaines, notamment. Quand le président Macron déclare « restez chez vous », et que le ministre de l’Intérieur déclare « les chantiers peuvent continuer », c’est ubuesque. Comment après cela faire revenir les gens dans les entreprises ? »