Comment se porte l'OPH Val Touraine Habitat ?
L'un de nos principaux soucis est la baisse du rythme de la construction neuve.
En 2022, nous avons lancé 250 logements contre 50 cette année. Nous sommes passés de 1 800 euros HT du m2 à 2 200, les appels d'offres ayant été globalement infructueux. Les prix sont trop élevés, nous n'arrivons plus à boucler nos plans de financement. En face, la demande augmente - 2 000 de plus cette année pour 24 000 logements - et la précarité aussi, avec des impayés qui sont passés de 4 à 6 % tandis que le taux de rotation s'effondre. Nous sommes dans un entonnoir qui va finir par être très problématique.
Vous venez d'accueillir le 56e congrès de la Fédération nationale des directeurs d'OPH à Tours. Quel bilan en tirez-vous ?
Les débats ont été surtout consacrés à la question climatique. L'enjeu est de s'inscrire dans la stratégie nationale bas carbone en supprimant les étiquettes énergétiques G en 2025, F en 2028 et E en 2034. Pour les deux premières, cela est réalisable, mais la troisième risque d'être un vrai point de blocage. Sans solution de financement, on ne sera pas au rendez-vous. D'autant plus que la situation financière des OPH se dégrade. Résultat, il est aujourd'hui très difficile de bâtir des budgets pour l'année prochaine.
Quelles sont vos propositions pour résoudre ces difficultés ?
Nous devons être inventifs et retravailler notre modèle économique assis sur le livret A. Il nous faut regarder quelles sont les autres sources de financement mobilisables, auprès de l'Europe, du monde bancaire, voire des caisses de retraite.
Et en attendant, il faut mettre entre parenthèses ou supprimer la réduction de loyer de solidarité. Sinon, nous aurons beaucoup de mal à répondre à nos missions d'intérêt général et assisterons à une très forte baisse de la construction neuve puisque pour beaucoup d'entre nous, c'est elle qui mobilise le plus de fonds propres et constitue la variable d'ajustement.
