Depuis trois ans, le service des transports de l'agglomération chambérienne (Stac), qui appartient au groupe CGEA, expérimente l'Aquazole. Le carburant mis au point par Elf-Antar France diminue les rejets polluants. Il est constitué de 13 % d'eau, 85 % de gazole conventionnel et 2 % de tensio-actifs, qui assurent la stabilité de l'émulsion.
La présence d'eau abaisse la température de combustion et ralentit la formation des oxydes d'azotes. Sa vaporisation brutale disperse mieux le carburant dans la chambre de combustion. Résultat : une baisse de 15 % à 30 % de la production d'oxydes d'azote, de 10 % à 50 % des particules, de 30 % à 80 % des fumées noires compte tenu du type de moteur, de son âge et des conditions d'utilisation.
Si le rendement thermodynamique du moteur est amélioré de 1 % à 4 %, la consommation en revanche augmente de 10 % et la puissance baisse de 4 %. Cependant, l'augmentation en volume correspond en fait à la disparition de l'eau ajoutée, et la baisse de puissance ne serait sensible qu'à pleine puissance, ce qui n'est jamais le cas sur des véhicules de transports en commun.
Le produit est d'autant plus avantageux qu'il ne nécessite aucun investissement : le même bus peut fonctionner indifféremment à l'Aquazole et au gazole traditionnel. Le surcoût au litre est de 60 centimes et peut être divisé par deux si l'Etat consent à ne pas taxer... l'eau. Trente bus du Stac roulent aujourd'hui à l'Aquazole. Au total, plus de 400 véhicules de CGEA Transport devraient utiliser ce nouveau carburant cette année, dans une quinzaine de réseaux urbains des régions Rhône-Alpes, Centre, Lorraine, Normandie, région parisienne.
Elf-Antar France construit une unité de fabrication d'une capacité de 50 m3/jour du produit, avec l'objectif de servir rapidement 1 000 à 1 500 bus. Le projet bénéficie d'une subvention européenne de 2,8 millions de francs au titre du programme Life.
PHOTO : Le même bus peut fonctionner indifféremment à l'Aquazole et au gazole traditionnel.