Chantiers au Qatar : la mise en examen de Vinci Construction Grands Projets confirmée

Cible d'une enquête sur les conditions de travail d'employés sur des chantiers dans l'émirat, la filiale de Vinci est poursuivie pour « soumission à des conditions de travail ou d'hébergement incompatibles avec la dignité », « obtention de la fourniture d'une personne en situation de vulnérabilité ou de dépendance de services, avec une rétribution sans rapport » et «réduction en servitude ».

Elections des représentants des travailleurs de QDVC
Des ouvriers de la joint venture Qatari Diar Vinci Construction au Qatar.

Dix ans après une première plainte déposée par l'association Sherpa et classée sans suite en 2018, six ans après l'ouverture d'une nouvelle enquête par le parquet de Nanterre sur la base de plaintes d'anciens employés indiens et népalais soutenus par Sherpa et le Comité contre l'esclavage moderne (CCEM), et près de trois ans après sa mise en examen pour des « conditions de travail ou d'hébergement incompatibles avec la dignité humaine » sur 3 chantiers au Qatar (celui du métro léger reliant Doha à Lusail, celui des parkings souterrains de Lusail et celui de l'hôtel de luxe Sheraton à Doha), Vinci Construction Grands Projets va donc devoir s'expliquer à nouveau avec la justice.

La Cour de cassation a en effet confirmé mardi 6 mai la mise en examen de la filiale de Vinci qui avait déposé un recours. « Dix ans après  la plainte initialement déposée par Sherpa, la plus haute juridiction française a rejeté le recours de VCGP », s'est félicité Sherpa dans un communiqué.

VCGP est poursuivie pour « soumission à des conditions de travail ou d'hébergement incompatibles avec la dignité », « obtention de la fourniture d'une personne en situation de vulnérabilité ou de dépendance de services, avec une rétribution sans rapport » et « réduction en servitude ».

Selon les témoignages recueillis à l'époque par Sherpa, les employés immigrés de Vinci sur chantiers se voyaient confisquer leur passeport et forcer de travailler entre 66 et 77 heures par semaine. Ils avaient aussi affirmé avoir été entassés dans des chambres exiguës aux sanitaires insuffisants, percevant des rémunérations sans rapport avec le travail fourni, menacés de licenciement ou de renvoi dans leur pays en cas de revendications.

Vinci a indiqué qu'il ne commentait pas les décisions de justice et son avocate, Me Fanny Colin, n'était pas joignable dans l'immédiat.

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