Construction industrialisée : Willy Naessens réussit son intégration dans les Hauts-de-France

Pour fêter les cinq ans d’implantation de son groupe en France, Willy Naessens, 83 ans, a organisé fin juin une petite fête dans le Pas-de-Calais. Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France s’était déplacé. L’homme politique a glissé à l’industriel qu’à la veille du début des grands travaux de canal Seine-Nord, la société était un exemple de développement à même d’inspirer de nouveaux investisseurs.

Installée à Bapaume en 2017, la filiale française du constructeur flamand de bâtiments industriels connait une croissance insolente : 15% chaque année. En 2022, le chiffre d’affaires a atteint 40 millions d’euros en France (850 millions pour l’ensemble du groupe). 

Entrepôts, plate-forme logistiques, bureaux… Les bâtiments Willy Naessens ont une particularité : ils sont tout béton (escaliers, charpentes, façades) ; les éléments sont assemblés sur le chantier après avoir été fabriqués dans l’une des 12 usines flamandes du groupe.

Implanter une usine en france

« De la conception au montage en passant par le transport, nous faisons tout » résume Bert Noterman, le directeur général.  Une intégration verticale qui permet à l’entreprise d’afficher des tarifs 5 à 15 % moins élevés que ses concurrents.

Après la livraison récente d’une plate-forme logistique de 20 000 m2 pour le transporteur Bills-Deroo à Onnaing (Nord), Willy Naessens s’attaque cet été à la construction en Seine-et-Marne d’un entrepôt de 150 000 m 2 pour Zalando, site d’e-commerce allemand de mode. Un chantier loin des bases nordistes du groupe qui donne des idées. Le constructeur réfléchit actuellement à implanter une usine de construction d’éléments préfabriqués en France pour faciliter l’approvisionnement de ses chantiers.  

Les piscines béton, un marché prometteur

Forte de dix salariés, la filiale de Bapaume embauche aujourd’hui 43 personnes. Non sans difficulté pour recruter. « On peine à trouver des monteurs et des finisseurs pour assembler les bâtiments », concède Bert Noterman. En cause selon lui, le peu d’appétence des jeunes pour un métier soumis aux aléas climatiques et nécessitant parfois des déplacements à la semaine. La stratégie du groupe ? Davantage qu’une hausse des salaires, l’assurance de travailler avec du matériel neuf, bien entretenu - deux grues et sept camions à Bapaume - et une atmosphère familiale propice à un bon encadrement. « Le personnel est notre capital le plus grand » aime à répéter le patriarche Willy Naessens, fondateur de l’entreprise en 1962. Qui entrevoit un nouveau marché prometteur en France : celui des piscines béton dont il est déjà le leader au Bénélux.