Cooltech maîtrise le froid ultra-propre

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L’entreprise strasbourgeoise Cooltech domestique les techniques de froid magnétique qui évitent le recours aux compresseurs. Les produits issus de cette longue recherche seront disponibles en 2008.

Trois années de recherches et développement – accomplies –, et quatre de pré-industrialisation – en cours – seront nécessaires pour que les premières applications des brevets déposés par Cooltech soient commercialisées sur le marché grand public. «­Notre prototype met en œuvre une technologie, la réfrigération magnétique, connue depuis 1880 et qui a valu un prix Nobel de physique à un chercheur américain en 1946­». Fondateur de la société Cooltech qui a vu le jour à Strasbourg en 1993, Christian Muller a repris le flambeau là où ses prédécesseurs s’étaient arrêtés. Pour cet ingénieur issu des grandes écoles et connaisseur du froid appliqué à l’industrie agro-alimentaire, la mise au point d’un procédé capable de produire du froid ou du chaud, sans les contraintes et inconvénients des techniques traditionnelles résout beaucoup de problèmes.

La technologie du froid magnétique – encore appelé refroidissement adiabatique lent – repose sur l’exploitation d’alliages métalliques qui sous l’effet de champs magnétiques intenses vont dégager de la chaleur. L’interruption de ces champs provoquera à l’inverse du froid. On récupèrera ce froid ou cette chaleur avec un fluide caloporteur traditionnel. Selon les matériaux mis en œuvre, on obtient des plages de températures importantes allant de moins 250 °C à plusieurs centaines de degrés. Cooltech a travaillé et mis au point des prototypes sur une amplitude thermique comprise entre - 40 et 80­°C. Les rendements obtenus sont 4 fois supérieurs à un système traditionnel.

Croisement de technologies

Contrairement aux systèmes à compression ou à absorption, la technologie de la réfrigération magnétique ne fait pas de bruit, ne nécessite pas de recours à des énergies polluantes, n’utilise pas de liquides frigorigènes, ne produit pas de vibration, n’induit pas d’usure mécanique, et nécessite un entretien et une maintenance minimum. Ce principe n’avait jamais pu être utilisé jusque-là en dehors des laboratoires expérimentaux car il se heurtait à un problème technologique. Il fait appel à trois domaines de recherche­: technologie des matériaux, physique et échanges thermiques. En réalité, les avancées technologiques disponibles aujourd’hui permettent de lever ces contraintes. C’est donc un vrai marché nouveau qui s’ouvert devant Cooltech. La société, lauréate en 2003 du prix de la création d’entreprise de technologie innovante, a obtenu un premier financement de 240­000­ € qui a permis de constituer une équipe. Elle réunit six chercheurs, et s’appuie aussi sur des laboratoires et équipes extérieurs, comme l’Ensia (École nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires) de Strasbourg. Les brevets et prototypes sont applicables à tous les domaines, de la climatisation tertiaire à celle d’une voiture. L’entreprise multiplie aujourd’hui les accords de fabrication sous licence, partenariat croisés et accords de co-développement, avec les plus industriels de taille mondiale. Les premières applications seront «­grand public­», avec une production annuelle de l’ordre de 500­000 pièces, annoncée pour 2008.

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