Coureur de fond dans la vie comme sur les chantiers

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Luc Andrivon, P-DG d’Andrivon et amateur de raid aventure -

L’entrepreneur d’Orchies, dans le Nord, n’est pas un patron comme les autres. Passionné de raids multisports, il en dégage les valeurs pour les appliquer dans l’entreprise. Volonté de fer, esprit d’équipe et progression continue… une recette qui, dans le travail comme dans la vie, permet de dépasser ses objectifs.

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Luc Andrivon, P-DG d’Andrivon, société de gros œuvre à Orchies (Nord), est un battant. Ça tombe bien, sa plus importante bagarre, il la mène en ce moment, contre une maladie qui l’empêche de courir son 12 raid du Touquet. Un coup de massue pour cet entrepreneur féru d’aventures sportives. Sa devise : « Parfois souffrir, renoncer jamais », il pensait ne devoir l’appliquer qu’au sport. « Dans un raid, quand on fatigue, on ralentit. Mais il ne faut jamais s’arrêter et toujours progresser », raconte-t-il. Cet homme de 50 ans, « né dans la cour de l’entreprise familiale » créée en 1926 par son grand-père à Orchies, est de ces acharnés du sport que rien n’arrête, pas même la maladie. Il n’a pas abandonné son prochain projet, la Diagonale des fous 2013 à la Réunion, 160 km qu’il compte parcourir avec son épouse et un petit sac à dos à travers l’île aux trois cirques. Une gageure ? Si ce n’était qu’une histoire de volonté, l’affaire serait vite réglée.

Moral d’acier

Une volonté de fer et un profond esprit d’équipe animent en effet ce passionné des raids multisports. Le principe est simple : une équipe de quatre personnes, un départ, une arrivée, une boussole (rarement un GPS) et la course démarre. Pas de moteur, mais parfois des chevaux, souvent des canoës, des vélos, des crochets d’escalade… bref, il faut de l’endurance, de l’orientation, de bonnes jambes et un moral d’acier. Cette passion pour le raid est tardive. Luc Andrivon est avant tout un sportif qui transforme en médaille chaque engagement dans un sport. Le BTP n’était pas sa tasse de thé, il voulait devenir prof de sport ! Sa mère met un veto, il est fils d’entrepreneur et doit passer son DUT de génie civil à Béthune. Il fait son expérience « chez les requins et les gros » pour revenir dans le giron familial, une société de gros œuvre, génie civil et entretien qui rayonne dans la région et emploie une vingtaine de salariés. Il trouve le temps de pratiquer à haut niveau le ski alpin (flèche de vermeil et chamois d’argent), le ski nautique (saut et tremplin), la planche à voile sur le spot de Wissant (Pas-de-Calais), un des meilleurs d’Europe avec des vents force 7 à 8. Et de commencer à 33 ans le karaté pour décrocher une ceinture noire… Un « touche-à-tout » qui n’avait finalement que la course à pied en horreur. Jusqu’au jour où il découvre que c’est la solitude qui l’ennuie, non la course.

Passion contagieuse

Ce grand bavard rencontre sur les plages de Wissant des triathlètes qui l’embarquent dans un premier raid. « Courir en équipe, ce n’est plus courir, c’est l’aventure. » Sa passion est contagieuse. Dans l’entreprise, le sport est devenu un langage commun. Au secrétariat, Marilyne s’est mise à courir sous l’impulsion du patron. C’est devenu une drogue et elle se retrouve avec l’épouse de Luc à gravir les terrils. Deux salariés résistent : Valérie, qui préfère les sports mécaniques, et Franck, son associé. Embarqué pour le premier raid de Luc en 2001, une course de 200 km en VTT sans préparation, ils se perdent, font quelques kilomètres de trop et Franck ne remontera plus jamais sur une selle ! C’est aussi dans les raids que le Nordiste apprend à gérer son entreprise : « Comme sur les chantiers, le plus compliqué c’est de monter la bonne équipe. » Pour arriver à quatre sur la ligne d’arrivée, un chef d’équipe doit savoir trouver le bon rythme. Comme dans l’entreprise, « il faut aller au bout avec tout le monde, et le capitaine n’est pas forcément le meilleur, c’est celui qui donne le bon tempo. Il faut savoir caler la vitesse sur le moins bon du moment avec un objectif, le faire progresser. » Ils se tractent, portent les sacs des plus faibles, savent se mettre au service de celui qui est en difficulté pour augmenter la vitesse moyenne. L’ego est mis de côté : quand on traverse la France de Versailles (Yvelines) à la Drôme dans une épreuve qualificative de la Coupe du monde de Raid, avec 8 heures de sommeil en cinq jours de course, tout le monde peut avoir une petite fatigue ! Une philosophie utile aujourd’hui, alors qu’il fait la navette entre son domicile et le centre hospitalier. « J’ai baptisé mon aventure actuelle le raid CHR », nous raconte-t-il à la mi-juillet. « Il est certes un peu plus long et plus dur que les autres, mais c’est avant tout une aventure. » Rendez-vous le plus vite possible sur la ligne d’arrivée.

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Date de réponse 21/10/2025