A l'entrée ouest de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), sur un site de 23 000 m2 coincé entre l'autoroute A8 et la voie ferrée, le groupement Aeris, emmené par OTV, achève la construction d'une station d'épuration. Conçu dans le cadre d'un marché de conception-réalisation-exploitation-maintenance (Crem), l'équipement est dimensionné pour traiter 31 000 m3 d'eaux usées par jour, soit 160 000 équivalents-habitants. Il entre actuellement dans sa phase de mise en service avant une réception courant 2021.
Fermé dès le début du confinement, le chantier a redémarré le 11 mai. Un mois plus tard, toutes les entreprises avaient repris leur activité. Il restait alors à aménager en parc urbain les abords de l'usine et ceux du bassin d'orage construit de l'autre côté de la voie ferrée, à poser les vitrages et à finaliser les façades.

Le bâtiment étant situé en entrée de ville, le Syndicat mixte fermé de la station d'épuration de Cagnes-sur-Mer (Symisca) a voulu apporter le plus grand soin à l'apparence des murs extérieurs, ainsi qu'à la toiture. L'habillage des 58 000 m² SU est réalisé au moyen de parements de béton brut lasuré, mais aussi de panneaux d'acier colorés et perforés, mis en œuvre par les compagnons de Spada Construction.
Mais avant cette étape, il a fallu surmonter les deux grandes contraintes du site. Ce dernier étant proche de la ligne de chemin de fer, le groupement a dû garantir à la SNCF la stabilité des voies lors des terrassements (26 000 m3 de terres déplacées) et des fondations spéciales. Il a aussi coordonné avec précision le travail des grues pour qu'elles ne survolent pas les caténaires.

Plus de 800 colonnes à module contrôlé. Ensuite, pour composer avec un sol de mauvaise qualité proche de la nappe phréatique, le parti a été pris de calculer « les dimensions et l'altimétrie de l'usine de façon à éviter un enfoncement trop profond tout en restant dans les contraintes de stabilité, explique Florent Noiray, directeur commercial chez Spada Construction.
La procédure du Crem a l'avantage d'associer tous les membres du groupement très en amont, ce qui a facilité l'exécution ». Ainsi, les équipes ont convenu d'améliorer la portance du sol en le renforçant au moyen de 819 colonnes à module contrôlé de 320 mm de diamètre, au niveau des bassins, là où les charges sont les plus fortes. La tâche a été confiée à Soletanche Bachy, cotraitant du groupement, qui a aussi réalisé les parois armées au coulis qui assurent l'étanchéité des blocs abritant les deux digesteurs et le bassin d'orage, situés en dessous du niveau de la nappe-phréatique.

Côté consommations d'énergie, le maître d'ouvrage vise la certification Breeam Very Good. La station d'épuration devrait consommer 9,6 GWh par an pour une production de
10,5 GWh par an. A énergie positive, elle produira en particulier du biogaz issu de la méthanisation des boues d'épuration. « Là aussi, la conception et le process de l'usine ont été élaborés de concert afin de limiter les consommations d'énergie et de valoriser les calories dégagées par le traitement de l'eau », souligne Jérôme Colin, directeur de projet chez OTV.