1800 participants du monde entier, deux jours d'ateliers et d'échanges et beaucoup de promesses : le Forum mondial bâtiments et climat, qui s'est tenu les 7 et 8 mars au palais de Chaillot à Paris, est sans conteste un succès. Il a en effet montré que les pays du monde étaient prêts à coopérer pour décarboner le secteur de la construction. Elément concret de cette mobilisation internationale, la «Déclaration de Chaillot » a été adoptée le 8 mars.
Après plusieurs mois de négociations dans la foulée des conférences internationales de l'ONU sur le climat et notamment la COP28 fin 2023 à Dubaï, cette déclaration marque « un engagement multilatéral, des objectifs et un langage communs, avec des moyens afin de mettre en œuvre la transition nécessaire en tenant compte de la spécificité de chaque pays », s'est félicité Guillaume Kasbarian, le ministre français délégué au Logement, qui a présenté le texte. Soixante-dix pays l'ont signé. L'Alliance mondiale pour les bâtiments et la construction (GlobalABC) sera chargée du suivi de sa mise en œuvre.
Elle animera un « Conseil intergouvernemental pour les bâtiments et le climat »réunissant les gouvernements et les organisations de la société civile afin d'échanger des points de vue, de partager les réalisations, d'aborder les obstacles, de formuler des recommandations, de discuter du suivi et d'évaluer la mise en pratique du texte.
Une déclaration en 7 parties
Sept parties composent la "Déclaration de Chaillot".
Les deux premières listent les textes et déclarations internationales contribuant aux objectifs de la transition du secteur et les problématiques identifiées dans les différents rapports des organisations internationales.
La troisième partie exprime la reconnaissance du contexte spécifique de chaque pays et du rôle des bâtiments et de la construction dans les politiques climatiques.
La quatrième partie est l'expression de l'inquiétude face à l'écart grandissant entre la trajectoire souhaitée et la situation actuelle et les risques encourus.
La cinquième partie reconnait les principes à poursuivre en matière d'urbanisme et de construction pour aligner ce secteur sur les objectifs de l'Accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement global à +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle.
La sixième partie consacre l'engagement des signataires en faveur de stratégies, de politiques et de mesures visant à mettre en œuvre ces principes.
La septième partie acte la décision d'une collaboration internationale et les appels à l'action.
Un forum mondial tous les trois ans ?
Si les échéances pour la mise en œuvre de ces actions ne sont pas encore fixées, des réunions ministérielles seront organisées notamment au moment des grands rendez-vous mondiaux sur le climat. Le conseil intergouvernemental se réunira ainsi :
- deux fois par an en ligne, au niveau de la haute administration, pour s'informer des dernières nouvelles et des derniers développements dans chaque pays et pour échanger des informations.
- une fois par an, au niveau ministériel, à l'occasion d'un événement international : Forum urbain mondial, COP, UNEA, etc...
- si possible, tous les 3 ans avec les parties prenantes, dans le cadre d'un nouveau « Forum mondial sur les bâtiments et le climat ».
Enfin, au-delà des gouvernements, c'est aussi tout le secteur du BTP - architectes, ingénieurs, entreprises de construction, industriels - qui a pris des engagements. « Nous sommes prêts », a assuré, lors d'une réunion plénière, le DG de Saint-Gobain, Benoit Bazin. Qui a justement appelé les gouvernements à se montrer « plus audacieux pour aller plus loin et plus vite ».
La boucle est bouclée.
Les pays signataires
Arménie Australie Autriche Bangladesh Bhoutan Brésil Bulgarie Cambodge Cameroun Canada Colombie Costa-Rica Côte d'Ivoire Croatie République Tchèque Danemark Djibouti Egypte France Gabon Géorgie Allemagne Ghana Grèce Guinée-Bissau Hongrie Guinée Equatoriale Irak Irlande Italie Japon Jordanie Kosovo Kenya Lettonie |
Corée du Sud |