Dernier lifting pour la place de la République à Paris

Le nouveau visage de la place de la République se dessine, après seize mois de travaux. Cette immense place parisienne de 37 000 m2, 280 mètres sur 120 mètres, est revégétalisée et piétonnisée aux trois-quarts, renouant avec la vocation événementielle du lieu. L’ouverture est prévue à la mi-juin.

 

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Bertrand Delanoë l’avait annoncé lors de la présentation du projet en 2010. Il fallait faire de cette place un lieu « chaleureux » et « intime ». Soit tout l’inverse de ce qu’elle était devenue : un espace urbain « courant d’air », où l’on passe sans s’arrêter, et surtout, un nœud complexe de circulations, au carrefour d’un dense réseau de voies routières, de lignes de bus et de métro.

La jeune agence d’architectes-urbanistes TVK, sélectionnée à l’issue d’un concours lancé en 2008, est venue avec une proposition radicale : piétonniser aux trois-quarts ce carrefour, par le biais d’une esplanade piétonne de 2 hectares, qui se poursuit côté nord, les circulations routières étant repoussées au sud.

Vincent Hertenberger, chef de projet chez TVK témoigne : « On constatait une perte d’usages sur cette place, suite à de nombreux ajouts et transformations. Après la destruction des théâtres du «boulevard du crime», on a vu se succéder des porte-oriflammes, des halles de marché, des jardins... sans que les gens ne s’approprient le lieu. Dernièrement, le fonctionnement de la place en rond-point, avec deux terre-pleins difficilement accessibles, occultait ses dimensions. Notre proposition est de redonner une cohérence à cet espace  en tirant une esplanade continue, d’un seul matériau et suivant une même ligne de pente. L’objectif final est de redonner de la place aux usagers ».

Piétonnisation drastique

Les circulations ont été pour cela réorganisées. Au lieu de circuler des quatre côtés de la place et autour de la statue, les voitures et taxis contournent désormais le parvis par le sud. La piétonnisation se poursuit le long du faubourg du Temple, jusqu’à une petite rue, à deux pas du canal Saint-Martin. Ailleurs, une mixité des usages prévaut : une voie dédiée aux bus traverse l’esplanade au nord, et les vélos roulent librement sur l'espace piéton, en plus de bandes cyclables aménagées sur la voirie au sud.

Le reste est presque du détail, tant le principe de piétonnisation est fort. Deux plateaux, modelés dans le terrain, structurent l’arrière de l’esplanade. Les anciens alignements de platanes sont renforcés et complétés d’autres espèces, en dépit des contraintes techniques en sous-sol (voir focus). La statue est dotée d’un nouveau socle mis en eau, et un «miroir d’eau» et ses vaporisateurs ajoutent un côté ludique et frais à l'aménagement.

Grand espace polyvalent

Les usages à venir pour cette place? «Un grand espace polyvalent, ouvert à l’événementiel» répondent en chœur maître d’ouvrage et architecte, sans s’avancer sur une programmation précise. D’où la présence de bornes d’eau et d’électricité intégrées dans les dalles en béton, et le choix d’un espace très dégagé.

Les contraintes de sécurité du lieu, point de départ des manifestations de la capitale, ont guidé le choix d’un mobilier urbain résistant et inamovible. A l’exception de petites chaises mobiles, comme celles du Jardin du Luxembourg, qui pourront être utilisées en journée.

Le seul élément bâti, un pavillon qui servira de café et de lieu de conférences (exploité par l’entreprise sociale Groupe SOS) a vu sa structure renforcée pour la même raison (voir focus). Il sera le dernier aménagé, à temps pour le 14 juillet, soit un mois après l’ouverture officielle de la place à la mi-juin.

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