Après dix ans de croissance, exceptionnelle parfois, le BTP connaît les premiers ralentissements d’activité en raison de la crise économique et financière. Si les carnets de commandes sont plus ou moins bien remplis pour 2009, l’incertitude demeure pour les années à venir. Dans ces conditions, les négociations annuelles obligatoires sur les salaires revêtent un caractère particulier. Aux dires de certains directeurs des ressources humaines, elles s’apparentent à un véritable casse-tête ! « Nous avons réalisé en 2008 une année exceptionnelle en termes de résultats. Les salariés vont toucher des primes d’intéressement et de participation jamais atteintes. Dans le même temps, nous allons démarrer les négociations salariales avec un pourcentage d’augmentation de la masse salariale très en deçà de ce que nous avions l’habitude de proposer », lâche un DRH d’une entreprise de gros œuvre. Difficile dans ces conditions de fidéliser les troupes et d’attirer les potentiels. Si la situation n’est pas aussi extrême partout, la prudence est de mise. Alors que les salaires progressaient de 3 % à 3,5 % par an depuis 2004, les entreprises interrogées dans le cadre de notre enquête prévoient un niveau moyen d’augmentation de 2,6 % cette année.
Les éléments périphériques au salaire (part variable et épargne salariale en tête) devraient eux aussi être touchés. En partie assis sur les performances économiques et financières des entreprises, ils pourraient fortement diminuer si les résultats ne sont pas au rendez-vous. Bien sûr, les DRH ont d’autres cartes en main pour rester attractifs. Protection sociale, prévoyance, formation sont autant de leviers qu’ils ne manqueront pas d’actionner.
