Une peau de microbilles réfléchissantes habille les deux nouveaux réservoirs géants d’eau potable de 50 000 m3 (lire « Le Moniteur » du 19 septembre 2014, p. 50), construits par le Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif), à Villejuif (Val-de-Marne). « La lumière du jour y crée des effets de miroitement changeant qui rappellent le jeu du soleil sur des milliers de gouttelettes d’eau », décrit l’architecte Giovanni Lelli.
Les deux parallélépipèdes de 125 m x 25 m x 10 m de hauteur ont été enterrés jusqu’au tiers de leur hauteur et décalés longitudinalement pour s’insérer le plus discrètement possible au pied des fameuses flûtes, ces châteaux d’eau aux lignes légèrement désaxées. Reste une partie qui émerge sur une hauteur de 6 m. L’agence Lelli Architectes a fait appel au designer béton Pascal Dupont (B-ton Design) pour adapter une de ses créations : des plaques de béton fibré à ultra-hautes performances (BFUP), teintées dans la masse, à la surface couverte de microbilles. Les plaques trapézoïdales mesurent 6 m x 2,60 m en moyenne, et certains éléments du puzzle géant adoptent d’autres formes plus volumineuses.
356 panneaux préfabriqués
L’entreprise Naullet, du groupe VM Matériaux, a fabriqué les 356 panneaux de 7 cm d’épaisseur en béton Ductal-FO, préconisé par Lafarge. L’usine de Vendée a réussi à mouler des pièces de cette dimension inusitée, avec un jeu de 23 couleurs différentes allant du vert au gris en passant par le marron, et surtout à faire tenir sur la face visible des billes de 2 mm de diamètre dépassant de la surface du béton de 1 mm. « Les billes à demi décapées devaient rester solidement incorporées à la masse, souligne Didier Gazeau, directeur du développement de Naullet. Nous avons tâtonné pour mettre au point le process de fabrication adéquat. »
Deux autres contraintes ont dû être maîtrisées par le fabricant : un arrondi de 2 cm au niveau des arêtes et l’incorporation des systèmes de suspentes métalliques. Les plaques sont fixées en haut des murs par deux équerres métalliques, et sont écartées de la façade par quatre entretoises. Enfin, certains panneaux devaient être partiellement évidés de manière à ménager des fentes verticales à intervalles réguliers pour l’éclairage de nuit.


